Qui est Constance Hubin, la fondatrice de l’École Fair à Paris ?
Elle, c'est Constance Hubin. Avec sa personnalité solaire et généreuse, la Parisienne engagée dirige depuis maintenant trois ans l'École Fair avec son associée Anne, où sont formés des profils étrangers et très précaires à la langue de Molière dans l'église de Saint-Germain-des-Prés.
La reconversion qui a tout bon
Ce qu'elle fait est remarquable car il faut du courage, du temps et surtout beaucoup de motivation pour continuer chaque jour à faire vivre cette association qui n'existe que sur le principe du bénévolat. Avant, Constance Hubin travaillait dans le domaine de l'industrie, plutôt dans la cosmétique et la pharmacie. Un monde radicalement différent qui ne l’empêche pas de développer sa fibre sociale à côté de son emploi, en présidant l'association d'un hôpital pour enfants, Charité maternelle.
Il y a quelques années, elle décide de lancer le projet de sa vie : donner de sa personne à ceux qui sont dans le besoin. Le déclic ? Tout part d'une profonde sensibilité pour la cause des réfugiés : “La guerre en Syrie m'a frappée. Je voulais héberger un réfugié chez moi et personne ne voulait car j'étais mère célibataire. Finalement une dame décide de placer quelqu'un chez moi, c'est tellement rare d'avoir des gens qui veulent héberger des migrants. Il s'agissait de mon associée actuelle, que je ne connaissais pas à l'époque. J'ai eu un jeune syrien qui est venu habiter à la maison pendant six mois, et suite à ça je me suis intéressée à la manière dont il apprenait le français, suite à ça je suis devenue professeure, suite à ça on a créé l'association, voilà !”
“Tout le monde a le droit d'apprendre le français”
Fondée avec son associée Anne en juillet 2019, l'École Fair accueille une centaine d'élèves venus du monde entier.
La condition pour être accepté : être demandeur d'asile ou réfugié, mais aussi connaître l'alphabet et former les lettres à l'écrit. Autre particularité à laquelle tiennent les directrices, une école 100 % républicaine qui respecte les principes et coutumes de la France. Ici, les élèves sont plongés dans l'esprit français, avec des classes mixtes, toutes nationalités confondues.
Comment ça marche ? Deux classes physiques qui tournent de 9h30 à 19h30, avec une heure de mentorat par semaine donné par une personne externe à l’école. Pour une réussite optimale, l’école se veut plutôt exigeante avec des heures de pointes, pas de retard ni d'absence, mais aussi des examens toutes les semaines. Ouf ! Au total alternent une vingtaine d’enseignants, provenant d’horizons différents comme Cléa, prof de maternelle à mi-temps, ou encore une dentiste et une avocate à la retraite. Depuis quelque temps, il y a beaucoup plus de demandes pour enseigner : “L'Afghanistan puis l'Ukraine, ça a fait beaucoup réfléchir les gens sur la condition des réfugiés”, explique Constance.
Au cœur de l'actualité
Il y a trois ans, la structure comptait une majorité d’hommes. Aujourd’hui, c’est fifty-fifty dû aux nombreuses femmes ukrainiennes débarquées cet hiver.
Au sein de l’école défilent des élèves aux profils parfois douloureux comme le cas de cette ukrainienne, à peine 18 ans, arrivée deux semaines après sa majorité, sa ville natale est rasée, elle est serveuse et vient entre ses services pour apprendre le français. À ce jour, elle ne sait pas si ses parents sont encore en vie. Mais aussi, une fratrie de trois sœurs afghanes évacuées rapidement car l’une d’entre elle est activiste pour la cause des femmes dans son pays. Bien plus qu’un lieu d’apprentissage, l'École Fair soutien et accompagne ceux qui cherchent à se reconstruire après un drame loin de tout.
Rejoignez l'aventure
Toujours en quête de dons, l'École Fair se sert de l’argent récolté pour développer et proposer des conditions d’apprentissages optimales. Pour participer, c’est par ici.
Vous avez du temps à donner ? L'asso recherche en permanence des bénévoles pour animer les leçons. Il suffit d’avoir quelques heures par semaine de libre et de pouvoir se déplacer dans Paris.
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