france allemagneBernard de Montferrand et Jean-Louis Thiériot

Editions Tallandier - Novembre 2011

Ce sera l’un des sujets majeurs de la campagne présidentielle. Devons-nous suivre le modèle
allemand ? Avec un taux de croissance de 3,6% en 2010, une balance commerciale débordant
d’excédents, un taux de chômage de seulement 7%, une réduction des déficits publics qui la
rapproche de l’objectif des 3%, l’Allemagne est devenue une sorte d’exemple. Pour synthétiser ce
médiatique débat et démêler le vrai du faux, les deux auteurs, l’un, ambassadeur à Berlin qui vient
de quitter son poste en mars 2011, l’autre, avocat d’affaire spécialiste de l’Allemagne et historien,
croisent leurs regards.

Les esprits chagrins ne manquent pas de pointer son arrogance et son absence de solidarité dans la crise de l’Euro. Est-ce qu’une Allemagne, nouveau géant de l’Europe, serait le défi que la France est condamnée à perdre ? Replaçant le débat dans le temps long, qui commence à la naissance de la RFA en 1949, les auteurs rappellent que jusqu’en 2004, les deux pays ont suivi des voix distinctes avec des résultats équivalents. Le décrochage daterait des réformes Schröder qui ont permis à l’Allemagne de connaître les succès actuels. Si les deux écosystèmes sont différents, les auteurs démontrent que rien ne condamne la France au déclin relatif, car notre voisin a aussi delo urdes faiblesses (sa pyramide des âges, son incapacité à gérer l’assimilation des étrangers, sa
tentation du repli), tandis que la France dispose d’atouts majeurs (sa vigueur démographique, sa défense, son poids international).Pour résoudre ces difficultés, l’avenir s’écrit nécessairement à deux et à 27. Le destin de l’Allemagne (qui exporte plus de 44 % de ses productions dans l’UE) est indissociablement lié à l’Europe. Il faut rechercher les convergences de ces deux modèles en tirant le meilleur de chacun. L’ouvrage s’achève sur une question : la décision de sortir du nucléaire serat-elle l’occasion d’un bond technologique qui pourrait laisser le reste de l’UE au bord du chemin, ou un boulet financier qui pourrait permettre aux puissances nucléaires de regagner une compétitivité
perdue ?