«Les priorités, ce sont la propreté, les difficultés pour trouver un logement, la montée en puissance trop lente de la police municipale»... énumère Sylvain Maillard. DR

Collectivités locales

Le député (Renaissance) de la première circonscription de Paris (Ier, IIe, VIIIe et IXe arrondissements), Sylvain Maillard, a été élu ce week-end à la tête de la fédération parisienne de son parti. Avec en ligne de mire les prochaines municipales de 2026.

Le Parisien - 30 janvier 2023 - Par Christine Henry

Un nouveau challenge. Sylvain Maillard, député de la première circonscription de Paris (à cheval sur les Ier, IIe, VIIIe et IXe arrondissements) a été élu ce week-end à la tête du bureau départemental de Renaissance, la majorité présidentielle.

Sa liste — regroupant les ministres Marlène Schiappa, Clément Beaune et Olivia Grégoire, mais aussi des députés, des anciens parlementaires et les deux conseillers Renaissance de Paris — a été élue avec 79,5 % des voix sur un total de 1 440 votants (pour un total de 2 330 inscrits). Il n’avait face à lui qu’Hélène Hautval, maire adjointe dans le Ve. Sylvain Maillard nous dévoile sa stratégie pour les prochains mois.

Quelle est votre stratégie en vue de l’échéance de 2026 ?

SYLVAIN MAILLARD. Pour gagner les municipales, il faut construire un projet qui emmène les Parisiens. Nous nous donnons deux ans pour le bâtir. Nous allons commencer par créer un pôle communication avec une priorité donnée aux réseaux sociaux. Nous devons y être plus présents pour toucher un public qu’on ne rencontre pas sur les marchés ou à travers les médias et autres formes de communication classiques. Nous avons notamment le projet de créer une chaîne YouTube pour mettre en avant la parole et le parcours de vie de nos militants. Des référents élus dans chaque arrondissement en mars prochain feront vivre au plus près des quartiers la vie militante.

Comment allez-vous bâtir votre projet ?

Nous allons également proposer des conférences tous les quinze jours avec des sociologues ou des urbanistes pour, par exemple, trouver des idées sur des problématiques parisiennes à ce jour sans réponse, et rendre le Paris haussmannien plus vivable. On ne réinventera pas cette ville en plantant un arbre par-ci ou un autre par-là, mais en adaptant son architecture aux changements climatiques tout en préservant sa beauté. Il faudrait que l’avis des Architectes des Bâtiment de France soit purement consultatif pour éviter de bloquer nos projets. La décision doit appartenir aux politiques.

Quelles leçons tirez-vous du fiasco de la dernière campagne des municipales ?

Nous n’avons pas suffisamment travaillé notre projet. Nous n’avions pas de réponses aux préoccupations qui se posaient, comme l’isolement. La campagne s’est focalisée sur le duel Villani-Griveaux. Je vais m’atteler à faire remonter les idées du terrain et les faire vivre dans le débat public.



Comment ?

Sur les grands dossiers, comme le projet contesté de la gare d’Austerlitz, nous nous positionnerons avec des tracts que nos militants distribueront. Je souhaite également qu’on s’inspire des exemples des grandes villes françaises et européennes pour construire la suite. Des binômes de militants iront sur place pour étudier les idées qui marchent et celles qui ne marchent pas.

Quelles sont vos priorités ?

Il y a des sujets plus importants que les trottinettes en free-floatting. Les priorités, ce sont la propreté, les difficultés pour trouver un logement, la montée en puissance trop lente de la police municipale, l’augmentation des impôts et les travaux partout. Cette ville est incirculable. Nous nous battrons pour réenchanter la ville, pour redonner aux provinciaux, aux banlieusards, l’envie de venir s’installer à Paris et convaincre les Parisiens de rester dans la capitale. Pour cela, il faut redonner un nouvel élan à cette ville qui part à vau-l’eau. On circule mal, y compris sur les trottoirs. Il y a de plus en plus d’agressivité. Des classes ferment. Les bus roulent de plus en plus lentement. Il va falloir rénover massivement les logements parisiens pour améliorer l’isolation thermique… Je me donne jusqu’en 2024 pour bâtir un projet

Beaune, Schiappa, Attal… Il y a déjà pléthore de candidats dans votre camp…

Il n’y a pas de candidat. On a deux ans pour construire un projet et après les Jeux olympiques, fin 2024, on entrera dans la phase de la candidature.

Ils ont tout de même manifesté leur intérêt pour Paris ?

Le temps de candidature n’est pas encore venu.

Où en est le projet de réforme du scrutin ?

On veut instaurer à Paris un scrutin comme dans les autres communes de France. Il y aura deux listes : l’une pour élire les conseillers d’arrondissement qui éliront leur maire, et une autre qui élira les conseillers de Paris qui éliront le maire de Paris. On est train d’achever l’écriture de ce texte et on le soumettra avant les prochains JO.