Emmanuel Macron a saisi l'occasion du G7 pour promouvoir le sommet de Paris pour un choc de financement mondial. (Kyodo via REUTERS)

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Le sommet du G7 a permis au chef de l'Etat français de présenter les enjeux du sommet de Paris sur le financement des pays du Sud. Les leaders du G7 ont réaffirmé leurs engagements pour les aider à surmonter les nombreuses crises auxquelles ils font face.

Les Echos - 21 mai 2023 - Par Richard Hiault

Ne pas laisser tomber les pays du Sud et renforcer l'aide. A Hiroshima, lors du sommet du G7, le chef de l'Etat français a profité de l'occasion pour vanter le « nouveau pacte financier mondial » qu'il appelle de ses voeux.

Un sommet est prévu à Paris, les 22 et 23 juin prochains pour déclencher un choc de financement pour les pays les plus démunis de la planète. Que ce soit pour la lutte contre le réchauffement climatique, la préservation de la biodiversité ou tout simplement pour financer leur croissance économique.

Nous n'avons pas à choisir entre la lutte contre la pauvreté et la lutte pour le climat et la biodiversité.

Emmanuel Macron

« Nous n'avons pas à choisir entre la lutte contre la pauvreté et la lutte pour le climat et la biodiversité. J'ai pu présenter ce que sera le sommet pour un nouveau pacte financier de Paris », a indiqué dimanche Emmanuel Macron devant la presse à Hiroshima. L'objectif est ambitieux : réformer l'architecture de la finance mondiale pour mieux répondre aux défis du réchauffement climatique.

« Nous allons porter un agenda de réforme du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale pour davantage offrir de financements aux pays qui en ont le plus besoin », a-t-il expliqué ajoutant qu'il voulait aussi « développer plus de financements privés par des mécanismes de garantie ».

Dans leur communiqué final , les leaders du G7 se sont dits « déterminés à assumer un rôle de premier plan pour inverser le recul des progrès vers les objectifs de développement durable (ODD) ». Ils ont promis des résultats lors du sommet des ODD en septembre. Ils ont réaffirmé leurs engagements de mobiliser conjointement 100 milliards de dollars par an en financement climatique entre 2020 et 2025.

Résoudre le surendettement

Conscients de l'impact de la guerre en Ukraine sur les pays du Sud, en grande difficulté pour assurer le service de leur dette, les dirigeants du G7 ont promis de tout faire pour résoudre les problèmes de surendettement à travers le cadre commun mis au point par le G20 à l'automne 2020. Si le Tchad a pu conclure un accord, un comité de créanciers a été constitué pour traiter la dette de la Zambie, du Ghana et aussi du Sri Lanka. Pour ce dernier pays, la France, l'Inde et le Japon vont coprésider le comité des créanciers du pays qui vient d'être lancé.

La réforme de la Banque mondiale destinée à accroître ses capacités de prêts jusqu'à 50 milliards de dollars devrait être parachevée lors des assemblées annuelles de la Banque, cet automne à Marrakech, ont promis les chefs d'Etat et de gouvernement du G7. Ils invitent les autres banques multilatérales de développement à suivre la même voie.

Concernant le FMI, le G7 s'est félicité des promesses supplémentaires du Japon et de la France de prêter aux pays pauvres une partie de leurs réserves qu'ils détiennent au Fonds sous forme de droits de tirage spéciaux (DTS). L'ambition de rediriger 100 milliards de dollars est « à portée de main ». La France s'est notamment engagée à reprêter 30 % de ses DTS.

Aide humanitaire

Sur le plan humanitaire avec la multiplication des crises, les leaders du G7 se sont engagés « à fournir plus de 21 milliards de dollars au total pour faire face à l'aggravation des crises cette année, y compris en réponse aux crises alimentaires urgentes ».

A un mois du sommet du Paris, Emmanuel Macron espère une percée. « La transition juste est la seule réponse » et cela « suppose un choc concessionnel et une mobilisation plus forte de nos instruments ». « C'est le seul moyen d'éviter une division du monde », a-t-il insisté.