Paris (VIIIe), le 15 juin 2024. «Les Français savent la cohérence qui est la nôtre. Avec nous, ils savent qu’il n’y aura pas d’augmentation d’impôts et que l’écologie ne passera jamais par la sanction», a défendu Gabriel Attal. LP/Delphine Goldsztejn

Législatives

Le Premier ministre, qui conduit la campagne de la majorité sortante, a présenté ce samedi au Parisien-Aujourd’hui en France et aux titres de la presse quotidienne régionale les mesures phares du programme de Renaissance.

Le Parisien - 15 juin 2024 - Par Ludwig Gallet

Gabriel Attal le reconnaît sans ambages : la décision d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale a suscité bien des incompréhensions, mais aussi des « colères ». Alors que la gauche tente, non sans difficultés, de sceller une union, et qu’Éric Ciotti a conclu une alliance avec le Rassemblement national, la majorité sortante, dans cette dynamique de recomposition politique sans précédent, peine à ce stade à trouver les coalitions pourtant appelées de ses vœux par le président de la République lors de sa dernière conférence de presse.

Loin des « accords d’appareil », des « boutiques politiques » et des négociations du « petit milieu politique » Gabriel Attal jure ne s’adresser qu’aux Français. Ce samedi, le chef du gouvernement en pause contrainte et forcée s’est présenté avec le détail de son programme sous le coude. Deux grandes priorités peuvent être dégagées : les classes moyennes et la question de l’autorité.

S’agissant du premier volet, Gabriel Attal a cité comme l’une des mesures phares du programme sa décision d’élargir la prime de partage de la valeur, plus communément appelée « prime Macron ». Cette dernière, totalement exonérée de charges fiscales et sociales pour les salariés gagnant jusqu’à trois fois le smic, était jusqu’alors plafonnée à 3 000 euros par an, et pouvait être versée en quatre fois. Le Premier ministre propose que la limite soit relevée à 10 000 euros par an, avec une possibilité de la mensualiser. Cette prime, rappelons-le, est versée au bon vouloir des employeurs.

Les retraites seront quant à elles indexées sur l’inflation si d’aventure la majorité sortante restait au pouvoir. La pérennité d’une telle mesure n’est cependant pas confirmée par Matignon. Comme l’avait déjà promis Bruno Le Maire, le Premier ministre s’est engagé à une baisse des factures d’électricité de 15 % à l’hiver prochain, soit environ 200 euros au total, à la faveur de la réforme du marché européen de l’électricité.

Pour promettre de nouvelles économies aux Français, Gabriel Attal propose encore la mise en place d’achats groupés pour les fournitures scolaires, qui permettraient là encore une réduction promise aux alentours de 15 %. Sur le volet santé, il défend l’idée d’une mise en place d’une complémentaire santé publique à 1 euro par jour pour ceux qui ne sont pas couverts. Et pour agir en faveur de la mobilité, le locataire de Matignon propose le doublement des véhicules électriques en leasing social, censé notamment bénéficier aux personnels soignants.

Le Premier ministre souhaite par ailleurs faciliter l’acquisition de logements pour les primo-accédants. Pour y parvenir, il table sur une exonération des frais de notaires en cas d’achat d’un logement jusqu’à 250 000 euros. Un fond de rénovation énergétique des logements des classes moyennes et populaires, financé par une taxe sur les rachats d’actions, serait mis en œuvre. Il devra permettre de rénover 300 000 logements supplémentaires d’ici 2027, s’engage Gabriel Attal.

« Ce n’est pas parce qu’il y a des élections que l’on va changer de ligne politique, mentir aux Français comme le font les oppositions »

Le chantre autoproclamé de « l’autorité » ne pouvait pas oublier cette thématique. Lors d’un déplacement à Viry-Châtillon le 18 avril, quelques jours après qu’un adolescent a été tabassé à mort, le Premier ministre avait annoncé le lancement d’une réflexion sur l’atténuation de l’excuse de minorité pour les mineurs qui commettraient certains actes. Gabriel Attal veut aller plus loin et défend aujourd’hui cette mesure, sans en préciser les contours, qui devraient l’être prochainement. Le chef du gouvernement a simplement donné l’exemple d’un jeune « responsable de violences aggravées de plus de 16 ans et en récidive ». Ce délinquant « devrait pouvoir être jugé comme un majeur », a estimé le locataire de Matignon.

Restent des promesses qui relèvent davantage des objectifs : la réduction de 20 % des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2027, la création de 200 000 emplois industriels, l’ouverture de 400 usines dans le même laps de temps, ou encore la poursuite de la lutte contre les fraudes fiscales et sociales.