Face aux +3300 milliards € de dette publique, adoptons des lois tronçonneuses
L’horloge de la dette française est une véritable tragédie grecque. Ambition France formule plusieurs propositions pour l’arrêter.
Economie Matin - 23 janvier 2025 - Par Eric Gérard, Président d'Ambition France
Le déficit public de la France atteint 160 milliards d’euros par an, soit 6,1 % du PIB. Quant à l’endettement, il est de plus de 3300 milliards d’euros, soit 113,7 % du PIB et il a encore augmenté de 70 milliards en trois mois, soit l’équivalent du budget de l’Éducation nationale. Xavier Niel rappelait récemment que nos dépenses publiques s’élèvent à 1 600 milliards € par an. Cette trajectoire est juste incontrôlable !
Il est plus que vital de réduire nos dépenses publiques de 100 milliards par an minimum, soit 6,3 % des dépenses annuelles (1% des dépenses actuelles équivalant à 16 milliards d’euros). N’importe quelle entreprise dans cette situation chercherait à le faire, voire serait contrainte d’adopter un plan de restructuration de sa dette. C’est la condition indispensable pour entamer le désendettement tant attendu et restaurer un climat de prospérité économique.
Pour qu’une réduction de plus de 6% des dépenses publique soit acceptable et supportable, agir sur le pouvoir d’achat est un préalable indispensable. Pour cela, il conviendrait d’augmenter tous les salaires nets (qui sont trop faibles) de 600 euros par mois pour ceux qui ne parviennent pas à finir leur fin de mois, une étude ayant révélé que cette somme manquait chaque mois aux Français. Comment la financer ? en réduisant les charges sociales à due proportion en nous rapprochant du modèle suisse.
Pour avancer, nous pourrions nous inspirer de l’exemple argentin. Le gouvernement de Javier Milei a coupé dans ses dépenses publiques en présentant un budget à l’équilibre dès sa première année au pouvoir. Impact : l’inflation est repassée de 17 à 3 %. L’inconnue de cette expérience est toutefois le retour de la croissance et le retour des investissements étrangers.
Plusieurs mesures pourraient être mises en œuvre. Tout d’abord, mettre en place un gouvernement de combat qui recruterait une centaine de gestionnaires ayant un profil de “cost killers” issus du privé. Il serait en effet difficile de demander aux agents de la fonction publique dont la mission est avant tout normative de réduire les dépenses publiques et de traquer les sources d’économie, comme de supprimer les structures possiblement inutiles.
Du côté de la santé, nous pourrions réduire significativement les dépenses liées aux tâches administrantes et viser la moyenne européenne sur le reste à charge en le passant de 9 % à 17%.
Sur le sujet des retraites, la réforme ne peut plus attendre. Sur les 1000 milliards d’endettement supplémentaires depuis 2017, 450 milliards sont dues aux retraites. 25 % des retraites sont financées par crédit. C’est juste inacceptable vis-à-vis des générations à venir. Il est donc urgent de revenir au système des annuités qui équilibrent le régime de répartition, et de réétudier le principe d’une retraite à points qui pourrait garantir l’équilibre financier en faisant varier la valeur du point. Ajouter un étage de capitalisation mériterait aussi d’être regardé car la plupart de nos fleurons français versent des dividendes aux retraités américains au lieu des retraités français, quand la fonction publique, au travers du Préfon, y a déjà recours.
Enfin, concernant le maintien de l’ordre, nous pourrions instaurer environ 20 000 places fermées en plein air pour détenir les futurs casseurs et mobiliser nos 316 000 forces de police et gendarmerie uniquement en temps voulu. Il s’agit d’une application stricte du principe « manifester oui, casser non ».
Ces préalables nous apparaissent indispensables pour mettre en place un plan de réduction des dépenses publiques important qui évitera l’arrivée du FMI et de la BCE comme la Grèce l’a vécu. Le Portugal a su baisser ses dépenses publiques de 15 %, pourquoi pas la France ?
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