Dépenses publiques

Avec cet audit, la Fondation propose une mise au point doublée d’une mise en garde au prochain Gouvernement. Les chiffres montrent que l’on court tout droit vers une crise de la dette si l’on ne change pas de trajectoire.

Fondation Ifrap - Juillet 2024

Avant même la dissolution du 9 juin, le danger était proche puisque 2023 a été une année de dérapages budgétaires massifs : le déficit prévu à 4,4 % du PIB a été relevé, à la surprise générale, à 5,5 %, ce qui a conduit à l’annonce d’un plan d’économies par le Gouvernement de Gabriel Attal, mis en suspens avec la dissolution. Si l’on ne réalise pas les 30 milliards € d’économies qui étaient prévues pour 2025, notre déficit pourrait se situer autour de 5,6 % du PIB l’an prochain.

Cette accumulation de déficits publics et de notre dette mettent la France dans les mains des marchés et des investisseurs étrangers qui possèdent déjà  plus de 52 % de notre dette négociable. La France est dans une situation de dépendance terrible. Et espérer redresser nos finances publiques en augmentant la fiscalité est une illusion : la France est déjà le pays qui taxe, et de très loin, le plus. En 2023, notre taux de prélèvements obligatoires s’établissait à 44,8 % du PIB contre 39,2 % dans le reste de la zone euro.  Pour éviter une cascade de nouveaux impôts et taxes, il n'y a qu'une seule solution : réaliser 30 milliards d'économies en 2025 sur 4 blocs :

  • Freiner la dépense sociale : en reportant l'indexation des retraites au 1er décembre, en recentrant l'AME sur les soins essentiels et urgents, en relevant le plafonds de franchise en cas de refus de covoiturage pour les transports sanitaires, en alignant le régime des intermittents sur celui de l'intérim, etc.
  • Rationaliser les dépenses locales : en créant un conseil territorial, en supprimant l'échelon départemental et en rationalisant le bloc communal.
  • Geler les dépenses de fonctionnement : notamment la masse salariale publique, en supprimant la GIPA et en luttant contre l'absentéisme, etc.
  • Baisser les dépenses d'intervention : en fermant la moitié des lignes à très faible trafic de la SNCF, en recentrant le Pass Culture, en supprimant les aides à la pierre et en suspendant le Pass Colo et le Pass'sport, etc. 

Ces économies seraient des mesures non structurelles qui permettrait de réduire d'1 point de PIB le solde public... et de nous donner le temps d'agir pour préparer les futures réformes !

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