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Fiscalité

Entre ceux qui taxent par idéologie et ceux qui préfèrent prélever plutôt que de réduire les dépenses publiques, les mois à venir ne présagent rien de bon pour les contribuables.

Le Figaro - 17 juillet 2024 - Par Jacques-Olivier Martin, Directeur de la rédaction du Figaro

Au secours, le matraquage fiscal revient ! Ce n'est pas encore fait, mais chaque jour qui passe nous en rapproche. Le Nouveau Front populaire, qui rêve de prendre Matignon, a dressé une liste longue comme le bras de nouveaux impôts. Citons, pêle-mêle : un ISF climatique, un barème de l'impôt sur le revenu en quatorze tranches, dont une à 90 %, sans même parler de taxer les multinationales. Il y va d'une certaine vision de la justice sociale - saigner les riches et les sociétés qui prospèrent naturellement sur le dos les salariés - mais aussi du financement, en plus de l'endettement, des nouvelles dépenses, qui se chiffrent en dizaines de milliards d'euros.

Rien de bien rassurant, ni à gauche ni ailleurs, du reste. Le recours à l'impôt est un mal français qui transcende les clivages. Le RN ne rêve-t-il pas d'un ISF financier ? Yaël Braun-Pivet ne défendait-elle pas à la fin de l'hiver une taxe sur les « superprofits » ? De l'impôt au pays de la libération fiscale (le moment de l'année où les salariés ont fini de verser impôts, charges et prélèvements, et commencent à travailler pour eux-mêmes) la plus tardive d'Europe. Encore de l'impôt, dans une France qui tutoie les sommets en matière de prélèvements obligatoires. Et toujours des prélèvements, alors que trop d'impôt tue l'impôt et attise le ras-le-bol fiscal.

Mesures démagogiques

Entre ceux qui taxent par idéologie et ceux qui agissent par faiblesse, parce qu'ils préfèrent prélever que réduire les dépenses publiques hors de contrôle, les mois à venir ne présagent rien de bon pour les contribuables (citoyens et entreprises), qui n'ont qu'une envie : payer moins d'impôts. Et pas franchement par principe, mais avant tout parce qu'ils constatent, en observant leurs voisins européens, que c'est possible sans brader la protection sociale ni les services publics.

Le brouillard politique est si épais qu'il est toujours permis d'espérer avant que les portes du pénitencier fiscal ne se referment !

Alors, comment y parvenir ? En réunissant une majorité de députés derrière un premier ministre bien décidé à stopper la dérive des finances publiques, à écarter les mesures démagogiques et à redonner du tonus aux entreprises les mieux placées pour créer de l'emploi et distribuer du pouvoir d'achat. Le brouillard politique est si épais qu'il est toujours permis d'espérer avant que les portes du pénitencier fiscal ne se referment !