Sophia Chikirou (LFI), Yannick Jadot (EELV), Rachida Dati, Gabriel Attal (Renaissance) et Rémi Féraud (PS). AFP

Municipales Paris

Selon une étude Ifop-Fiducial pour Le Figaro et Sud Radio, la maire du 7e arrondissement arriverait largement en tête du premier tour, faisant mieux que l’ex-premier ministre et la majorité sortante de gauche.

Le Figaro - 29 novembre 2024 - Par Célestine Gentilhomme

Anne Hidalgo a déjà donné le top départ de la course à l’Hôtel de ville, à seize mois des élections municipales. En renonçant à briguer un troisième mandat, la maire socialiste a ouvert le bal des prétendants pour la remplacer à la tête de la capitale. Cette semaine, elle a tenté de mettre sur orbite un dauphin, Rémi Féraud, sénateur de Paris qui dirige la majorité municipale depuis une décennie.

Moins d’une semaine après son adoubement, l’héritier d’Anne Hidalgo arriverait deuxième du premier tour (entre 18 % et 22 % des intentions de vote) dans toutes les configurations, comme le révèle un sondage Ifop-Fiducial pour Le Figaro et Sud Radio. « Il bénéficie d’un effet désignation », analyse Frédéric Dabi, directeur général de l’Ifop.

Le protégé de la maire sortante serait néanmoins devancé par les trois candidats testés du camp présidentiel, qu’ils soient alliés ou non avec la droite parisienne : Rachida Dati, Gabriel Attal et Pierre-Yves Bournazel. Il faut dire que Rémi Féraud souffre encore d’un sérieux déficit de notoriété. Seuls 31 % des Parisiens disent connaître son nom. Lot de consolation : il reste malgré tout devant son rival socialiste, Emmanuel Grégoire, pourtant plus connu (49 % des sondés l’identifient). L’ancien premier adjoint d’Anne Hidalgo, candidat déclaré à sa succession, recueillerait 19 % d’intentions de vote au premier tour s’il endossait les couleurs socialistes à la place de son collègue sénateur. Par ailleurs, une candidature de l’adjoint communiste Ian Brossat obtiendrait le même résultat (19%) s’il représentait le PS et le PCF.

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Les adhérents socialistes parisiens devront trancher, sans doute par un vote, ce leadership pour éviter de prendre le risque de perdre la ville. Et de la laisser entre les mains de leur éternelle rivale, Rachida Dati. Car même si elle a rejoint le camp d’Emmanuel Macron, la ministre de la Culture reste la figure incontestée de la droite parisienne. Dans ce sondage, elle prend le large, jaugée entre 29 % et 38 % des intentions de vote, selon les scénarios. En cas d’alliance entre la droite et le camp présidentiel, elle devancerait même de 17 points le camp socialiste (38 % d’intentions de vote contre 21 % pour Rémi Féraud). 

Bataille en interne

En revanche, le leadership de Rachida Dati pourrait être concurrencé par une candidature de Gabriel Attal, qui entretient toujours le mystère sur ses ambitions dans la capitale. En portant les couleurs du camp présidentiel et de la droite, l’ancien premier ministre recueillerait 35 % d’intentions de vote, soit juste un peu moins que son ancienne ministre. 

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« Dans ce sondage, il est le seul à pouvoir concurrencer Rachida Dati s’il décidait de se lancer », souligne Frédéric Dabi. S’il menait l’alliance, le candidat déclaré d’Horizons, Pierre-Yves Bournazel, sortirait lui aussi en tête du premier tour (29 %), mais avec un moins bon score que les deux poids lourds. Quant à Francis Szpiner, sénateur LR de Paris, en rupture avec Rachida Dati et opposé à une alliance avec les macronistes, il n’atteindrait, lui, qu’entre 9 % et 12 % d’intentions de vote au premier tour.

Pour les socialistes, la menace pourrait aussi venir de l’intérieur. Bien qu’ils soient dans la majorité municipale, les Écologistes veulent croire en leur étoile pour succéder à Anne Hidalgo en 2026. Mais comme chez les socialistes, une bataille se déroule en interne entre David Belliard et Yannick Jadot pour porter leur liste. Le sondage ne devrait pas les aider à se départager puisque les deux hommes sont donnés au coude à coude. Le premier, ex-tête de liste de 2020 à Paris (10,79 %), est jaugé entre 13 % et 15 % des intentions de vote, tandis que le second, sénateur et ancien candidat à l’élection présidentielle, en recueille 14 %.

RN réalise une percée

Aucun des deux ne plie donc le match, même si David Belliard a l’avantage d’être déjà investi dans la politique parisienne en tant qu’adjoint en charge de la transformation de l’espace public. Les deux cadres écologistes restent néanmoins derrière les deux potentiels candidats socialistes testés : Emmanuel Grégoire et Rémi Féraud. Quant à Sophia Chikirou, pressentie pour être la candidate des Insoumis, est, elle, testée entre 10 % et 11 %. Un socle qui pourrait donc lui permettre de peser dans de potentielles alliances à gauche.

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Alors qu’elles ont toujours été en difficulté dans la capitale, les troupes du Rassemblement national semblent réaliser une percée, au regard de leurs résultats aux dernières municipales de 2020 (1,2 %). À la tête de la fédération parisienne du parti, l’eurodéputé et ancien ministre et de Nicolas Sarkozy Thierry Mariani est sondé entre 8 % et 10,5 % d’intentions de vote au premier tour. 

« Jamais le bloc de droite dure n’a été aussi haut dans la capitale », rappelle Frédéric Dabi. À noter par ailleurs qu’une candidature de l’eurodéputée Reconquête Sarah Knafo recueillerait entre 4 % et 5,5 % d’intentions de vote. La démonstration d’un premier rapport de force qui lance officiellement la bataille de Paris.