Tribune

Malgré les apparences, l’Italie fait le choix de l’attractivité plutôt que celui de la confiscation. Tout le contraire de ce que prônent le NFP et Lucie Castets

L'Opinion - 8 août 2024 - Par Olivier Baccuzat

Si l’Italie, qui a bien du mal à boucler ses fins de mois, entend doubler l’impôt sur les revenus des « super riches », cela n’en ferait pas pour autant une mesure anti-riches, comme d’aucuns feignent de le croire en France. A l’instar de ce qui existe en Suisse, il s’agit au contraire d’un dispositif visant à séduire de nouveaux résidents. Ciblant les revenus de plus de 300 000 euros annuels, il a été mis en place en 2017. Depuis, les gouvernements successifs, dont celui de Giorgia Meloni, ont maintenu cet impôt forfaitaire qui fait mouche.

Pour Rome, cet ajustement présenterait un triple avantage : relever symboliquement la taxation de riches étrangers, faire en sorte que son pays demeure une destination fiscalement avantageuse tout en rapportant quelques dizaines de millions d’euros. Un équilibre faisant le choix de l’attractivité plutôt que celui de la confiscation.

Tout le contraire de ce que prônent le Nouveau Front populaire et sa pasionaria, Lucie Castets, qui fantasment sur un ISF renforcé ou une taxation des expatriés « à l’américaine ». Un big bang d’inspiration égalitariste aussi illusoire que vain : dans un pays champion des prélèvements obligatoires, un impôt sur la fortune se traduirait par une vague d’exils fiscaux. Quant à un « impôt sur la nationalité », c’est infaisable, la France ne disposant pas d’une arme que seuls les Etats possèdent pour contraindre d’autres pays : le dollar.

En juillet, les pays du G20 s’étaient accordés, au nom de la lutte contre les inégalités, à mieux « coopérer » pour que les personnes les plus fortunées soient plus taxées. De grands principes qui ne doivent pas occulter une réalité : ces mêmes Etats se livrent une concurrence sur le front des impôts des particuliers et des entreprises. Renoncer en France à une politique de l’offre en vertu d’un mieux-disant fiscal ne conduirait pas juste à une impasse. Ce serait un désastre.

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