Politique
Le ministre de l’Intérieur a prévenu, lundi 25 novembre, que la censure du gouvernement «précipiterait la France dans le gouffre» et a interpellé Marine Le Pen dans un discours devant les militants Les Républicains réunis à Paris
L'Opinion - 26 novembre 2024 - Par la Rédaction, avec l'AFP
« Si demain une motion de censure était votée, ce serait une crise de régime, une crise financière qui précipiterait la France dans le gouffre et notamment les plus faibles », a affirmé le ministre devant près de 500 personnes réunies par la fédération LR de Paris, présidée par la sénatrice Agnès Evren.
Dans son intervention, il a ciblé la dirigeante du RN qui avait réitéré le matin sa menace de censurer le gouvernement, à l’issue d’une rencontre avec le Premier ministre Michel Barnier consacrée au budget. « Le petit monde politico-médiatique s’affole parce que ce matin, entre chien et loup, on a vu un sourcil de Marine Le Pen s’agiter un peu plus que d’habitude », a ironisé le ministre lors d’un discours de près de 45 minutes dans le XVIe arrondissement de Paris, un fief historique de la droite.
Il a interpellé directement la patronne du RN en lui posant des questions sur les conséquences d’une censure qui pourrait entraîner, à ses yeux, l’arrivée de la gauche à Matignon. « Pense-t-elle que le pouvoir d’achat serait mieux défendu par (la députée écologiste) Sandrine Rousseau qui veut le droit à la paresse ? », a-t-il demandé.
Sécurité. « La sécurité des Français serait-elle mieux assurée si, prenons un exemple au hasard, (le député insoumis) Louis Boyard était à ma place, lui qui affirme que la police tue ? », a-t-il renchéri.
Devant des militants qui l’ont acclamé debout, M. Retailleau a reconnu qu’il ne savait pas « combien de temps nous aurons pour agir », mais s’est engagé à « agir vite » pour que les Français puissent voir les résultats de sa politique « dans les prochains mois ». Dans son intervention aux allures de meeting, le ministre a écarté toute ambition présidentielle.
« Ce qui m’importe à moi, ce n’est pas de récolter. Je suis un semeur », a assuré M. Retailleau, estimant qu’il lui importait peu que d’autres récoltent les fruits « des graines d’autorité et de fermeté que nous semons ». « Au moins, je sais qu’ils profiteront aux Françaises et aux Français », a-t-il souligné.
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