La présidente de l’Assemblée nationale était l’invitée de l’émission Le Grand Jury, ce dimanche 26 mars.
Elle a appelé les syndicats à "revenir à la table des négociations" et particulièrement la CFDT qui souhaite désormais un temps mort.
Plus de deux mois après le début du mouvement social contre la réforme des retraites et dix jours après l’article 49.3 utilisé à l’Assemblée, le torchon brûle entre les syndicats et la majorité présidentielle. Invitée de l’émission Le Grand Jury ce dimanche 26 mars, Yaël Braun-Pivet a eu l’occasion de les interpeller, en particulier Laurent Berger de la CFDT.
Se disant consciente de la nécessité d'"écouter" les syndicats qui poursuivent le mouvement social contre la réforme des retraites, la présidente de l'Assemblée nationale a cependant déploré qu’une minorité de casseurs, dont certains "venus de l’étranger", soit présente les cortèges, où des violences en marge ont été constatées. "Les syndicats ont été exemplaires dans la mobilisation de leurs adhérents. Mais nous avons vu des cortèges parfois noyautés d’individus ultra-violents. (…) Je ne voudrais pas que ces centaines d’individus qui viennent pour tout casser mettent à mal notre liberté de manifester."
"Nous avons entendu les syndicats"
Sur la manière dont les discussions ont été conduites, Yaël Braun-Pivet a défendu coûte que coûte les positions de l’exécutif et de la majorité à l'Assemblée : "On ne peut pas dire que le gouvernement a été sourd. Dans le texte d’origine, l’âge légal était fixé à 65 ans. Nous avons entendu les syndicats qui nous disaient que c’était trop loin, nous avons entendu les syndicats sur les carrières longues, par rapport aux femmes".
C’est pourquoi la présidente de l’Assemblée a lancé un appel à la CFDT, qui souhaite de son côté un temps mort de six mois dans l'agenda politique pour "apaiser les choses" et réfléchir à un nouveau texte. "Ce n’est pas à moi de répondre à Laurent Berger mais ce qui est important de faire, c’est d’avancer parce qu’il en va de l’intérêt des travailleurs et des travailleuses. Je salue évidemment l’attitude des syndicats mais je leur dis aussi : il faut revenir à la table des négociations. N’attendons pas je ne sais trop quel événement à venir."
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Aujourd’hui, si les rues ne désemplissent pas d'opposants à la réforme, le texte poursuit son chemin législatif : après avoir été adopté au Parlement suite à l’échec des motions de censure, il doit être validé par le Conseil constitutionnel pour être entériné. "Il y a plusieurs recours. Il faut laisser le processus se poursuivre", a réagi Yaël Braun-Pivet, estimant que "le débat sur les retraites a laissé un certain nombre de sujets, il ne faut pas les laisser sous le tapis. Il y a bien celui du travail : ces vies pros qui sont inégales, il faut maintenant nous y atteler avec tous les partenaires".
C.Q