Crise agricole
Revenu garanti, suppression de normes, moratoire sur le libre-échange... Les Républicains veulent se poser en défenseurs de la cause agricole et proposent une soixantaine de mesures législatives et réglementaires.
Le Figaro - 31 janvier 2024 Par Claire Conruyt et Emmanuel Galiero
Dans la crise de la ruralité en colère, Les Républicains veulent se poser en défenseurs de la cause agricole mais dimanche dernier, la proposition d'un «accompagnement financier» permettant à chaque agriculteur de ne pas gagner moins de 1500 euros net par mois a rapidement fait peser sur la droite un soupçon de laxisme budgétaire. En présentant son livre blanc sur l'agriculture, rédigé par une quinzaine de parlementaires, dont Le Figaro dévoile les grandes lignes, le parti LR cherche à éclairer son propos. Et à proposer une sorte de contre-projet après les mesures énoncées par le premier ministre, Gabriel Attal,jugées insuffisantes par les agriculteurs qui poursuivent leur blocage.
«Un changement radical s'impose», lit-on en introduction. «Nos agriculteurs, en tant qu'entrepreneurs, méritent d'être traités avec respect et rémunérés équitablement pour leur travail.» Pointant le «manque de considération du gouvernement», LR prône un retour au «bon sens paysan» en détaillant une soixantaine de propositions législatives et réglementaires balayant le sujet du modèle économique pour l’agriculture au changement climatique en passant par le mal-être agricole (lire le détail du livre blanc ci-dessous).
«On s’est attelés à traiter les charges et à revoir les normes qui pèsent sur les agriculteurs», soutient le député LR, Julien Dive. Exempter les entreprises agricoles du bonus-malus dans les contrats courts ; révision (et, in fine, suppression) des écarts normatifs entre l'Union européenne et la France ; réduction des contrôles des administrations françaises et européennes... «On propose de changer de braquet, que les agriculteurs puissent déclarer plutôt que de demander une autorisation : si quelqu’un veut entretenir un fossé ou un cours d’eau, il écrit à la préfecture et évite des longues démarches d’autorisation», soutient Julien Dive. Toujours dans cette logique, poursuit-il, LR propose de «reconsidérer les contrôles quotidiens des parcelles par satellites et inverser la charge de la preuve».
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