Collectivités locales
Renaissance souhaite abroger la loi PLM, qui impose un mode de scrutin indirect aux élections municipales des villes de Paris, Lyon et Marseille.
Le Figaro - 5 octobre 2023 - Par Eloïse Cimbidhi
Le futur maire de Paris pourrait directement être élu par les Parisiens dès 2026. C’est en tout cas le souhait de députés Renaissance qui planchent sur une proposition de loi visant à imposer le suffrage universel direct dans les municipalités de Paris, Lyon et Marseille. Les modes de scrutin des trois grandes villes sont aujourd’hui soumis à la loi PLM de 1982, qui leur accorde un statut administratif particulier. Ainsi, en 2020, les résidents de la capitale n’avaient pas directement voté pour Anne Hidalgo mais pour une liste de conseillers municipaux dans leurs arrondissements respectifs. Les 163 premiers, sur les 503 conseillers élus, rejoignent alors le Conseil de Paris et s’attellent à désigner le maire de la capitale.
«Ce système est opaque pour les Parisiens, a expliqué le député parisien Renaissance Benjamin Haddad au Parisien. Avec le nouveau scrutin, chaque voix comptera, peu importera l'arrondissement où l'on vit.» L’élu s’exprimait déjà en ces termes en 2022 au micro de BFMTV Île-de-France. Selon Sylvain Maillard, le président du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, le texte de loi devrait être déposé en décembre et examiné au début 2024.
L’année dernière, l’ancienne ministre de la majorité Marlène Schiappa confiait déjà au Figaro que «la mise en place de l'élection du maire au suffrage direct à Paris est une des pistes travaillées par Gérald Darmanin».
Un changement des modalités d’élection qui n’est pas pour déplaire à la droite parisienne, qui espère ainsi renverser Anne Hidalgo qui dirige Paris depuis 2014. Rachida Dati, maire du VIIe arrondissement et présidente LR du groupe Changer Paris au Conseil de Paris, a indiqué avoir discuté de l’abrogation de la loi PLM avec Emmanuel Macron. «Afin de répondre à un enjeu démocratique, les Parisiens doivent choisir directement leur maire», soutenait-elle ce mardi sur X.
Si Renaissance veut pallier son manque d’ancrage local avec cette réforme, le parti présidentiel devra toujours faire face à l’installation solide de la gauche mais aussi de la droite dans la capitale.
- 474 Lectures