Rachida Dati, maire (LR) VIIe arrondissement, et cheffe de file du groupe Changer Paris s'attaque à la gestion d'Anne Hidalgo, estimant que « la capitale de la France est devenue une ville qu’on fuit ». (Archives) LP/Olivier Corsan

Collectivités locales

Le premier Conseil de Paris de l’année 2023 s’ouvre ce mardi. Votation sur les trottinettes, fermetures de classe, grève des éboueurs… La cheffe de file du groupe Changer Paris réagit aux dernières actualités qui ont marqué la ville.

Le Parisien - 14 mars 2023 - Par Florent Hélaine

Trois mois que le Conseil de Paris ne s’est pas réuni. Presque une éternité. L’actualité a pourtant été dense depuis la fin 2022. À partir de ce mardi, les élus de la capitale se retrouvent au sein de leur hémicycle pour trois ou quatre jours de débats. Pour l’occasion, Rachida Dati (LR), tête de file du groupe Changer Paris, revient sur les faits marquants de ce début d’année. Toujours offensive.

Les poubelles débordent à Paris. Les élus de Changer Paris appellent Anne Hidalgo à réagir. Que faire ?

RACHIDA DATI. À chaque grève, Paris s’enfonce de plus en plus dans l’insalubrité dans laquelle Anne Hidalgo et ses alliés ont plongé les Parisiens. C’est inacceptable. Depuis longtemps, je demande l’instauration d’un réel service minimum de collecte des déchets en cas de grève pour des raisons de santé publique et de sécurité. Le droit de grève, ce n’est pas mettre en danger la vie d’autrui. Paris connaît une invasion inédite de rats. À cela s’ajoute la politique des alliés écologistes : le refus de toute dératisation. Il est urgent de réorganiser les services de propreté. Ce sera ma priorité dès 2026 pour un Paris propre 24h/24, 7 jours/7.

L’autre préoccupation du moment, ce sont les fermetures de classes. Anne Hidalgo demande au gouvernement d’en profiter pour réduire le nombre d’élèves par classe.

Le bilan de cette équipe municipale est que la capitale de la France est devenue une ville qu’on fuit. 123 000 Parisiens sont partis par écœurement depuis dix ans et 30 000 élèves ont quitté nos écoles. Comment en est-on arrivé là ? Avec des crèches sans personnel, des conservatoires saturés, une offre culturelle et sportive totalement sous-dimensionnée et un cadre de vie insécurisant et sale. Mon message aux familles : ne vous résignez pas ! En 2026, ça changera. Nous mettrons en place un service minimum dans les crèches et le périscolaire, nous investirons dans les écoles et nous développerons une offre sportive et culturelle municipale accessible à tous. Avec 10 milliards d’euros de budget annuel, nous avons les moyens de ces ambitions. Ces choix en valent la peine, il s’agit de l’avenir de notre capitale.

Le 2 avril, les Parisiens devront se prononcer pour ou contre les trottinettes électriques en libre-service. Quel sera votre vote ?

Comme pour les notes de frais, comme pour les 35 heures, comme pour la circulation, Anne Hidalgo est toujours réfractaire au droit. Cette fausse consultation n’a aucune base juridique. D’ailleurs, Anne Hidalgo se réserve même la possibilité de ne pas tenir compte du résultat. Encore une gabegie financière pour acheter ses alliés écologistes qui lui sont de plus en plus hostiles. Il faut arrêter l’incompétence de cette majorité municipale et réguler les circulations pour faire cesser l’anarchie dans l’espace public.

Le plan local d’urbanisme devrait être débattu en avril. À quoi serez-vous vigilants, avec votre groupe ?

Au refus de la bétonisation, à la nécessité de végétaliser, à mettre fin aux places minérales, à la création d’espaces verts dans tout projet d’aménagement ! La situation est connue : les étés sont de plus en plus chauds dans une ville extrêmement dense. Or, qu’a fait Anne Hidalgo ? Elle n’a cessé de bétonner la capitale, sous pression de ses alliés communistes, pour construire des logements avec des matériaux bas de gamme et de graves malfaçons. Notre priorité pour ce nouveau plan local d’urbanisme sera l’utilisation de matériaux nobles pour la construction, comme la pierre et le bois, et le développement des arbres et des jardins.

Notre journal a fait état du retour du crack dans le métro. Les riverains de la porte de la Chapelle alertent à nouveau… Paris peut-elle se débarrasser de ce fléau ?

La politique d’Anne Hidalgo et ses alliés a été de conforter les consommateurs de crack dans leur addiction et de les disperser dans tout Paris. Il est insupportable que des habitants aient peur d’être agressés dans leur hall d’immeuble, que les usagers du métro aient peur d’entrer dans certaines stations. Je n’ai de cesse de réclamer une obligation de soin qu’Anne Hidalgo, en tant que maire, pourrait demander pour chaque consommateur de crack. Tous les rapports ont démontré que les salles de shoot font croître la consommation, le deal et donc l’insécurité. Il faut soigner les toxicomanes, les protéger, et protéger les Parisiens.

La Ville a rencontré la préfecture pour renforcer la sécurité des églises, souvent dégradées. Votre groupe présentera un vœu à ce sujet. Que préconisez-vous ?

La police nationale en lien avec la police municipale doit assurer une surveillance renforcée des lieux de culte. La vidéoprotection peut compléter ce dispositif.

Vous avez écrit au préfet pour lui demander de garantir la liberté de circulation des Parisiens pendant les Jeux olympiques. Cela vous inquiète ?

Paris est la seule ville de France qui n’a pas de plan de circulation. À la veille des JO, nous ne pouvons pas prendre le risque d’un chaos qui aggraverait le chaos déjà existant. J’ai donc demandé au préfet de police, si la mairie de Paris ne prend pas ses responsabilités concernant une mobilité sécurisée, de prendre le relais afin que les Parisiens puissent continuer de se déplacer dans Paris. C’est déjà extrêmement compliqué aujourd’hui avec des embouteillages permanents et polluants, de jour comme de nuit.