Europe

La présidente de la Commission européenne, qui a échappé à deux motions de censure ce jeudi, fait partie elle-même du parti de droite européen. Le vice-président de LR veut lancer un «avertissement clair» au sujet du Mercosur.

Le Figaro - 6 octobre 2025 - Par Eloi Passot

Petit tremblement de terre au sein de la droite européenne. Une partie de la délégation française du Parti populaire européen (PPE) a voté la censure contre Ursula von der Leyen. Deux motions de censure déposées contre la présidente de la commission européenne ont été soumises au vote et rejetées ce jeudi 9 octobre. Quatre députés sur six, François-Xavier Bellamy, Laurent Castillo, Christophe Gomart et Céline Imart ont voté celle qui avait été déposée par les Patriotes pour l’Europe, le groupe auquel appartient la délégation du Rassemblement national.

Cette motion de censure mentionnait notamment le Mercosur et a récolté 179 voix. L’autre motion de censure, portée par la gauche radicale, n’a eu que 133 voix. Dans les deux cas, un résultat très éloigné des 361 voix requises pour renverser la présidente de la Commission européenne. Le concours des députés du PPE n’aura pas permis de renverser le scrutin, mais envoie un signal, dans la mesure où la présidente de la Commission européenne appartient à la même famille politique européenne. Les deux derniers députés de la délégation n’ont pas voté la motion : Nadine Morano s’est abstenue et Isabelle Le Callennec n’a pas participé au vote.

«Faire entendre la voix des Français»

«C’est une motion qui n’avait aucune chance de passer», explique le chef de file de la délégation française du PPE François-Xavier Bellamy, par ailleurs vice-président de Les Républicains (LR). «Mais pour nous, c’est une manière de lancer un avertissement clair sur un sujet qui est critique pour nous : le Mercosur. C’est aussi une façon de demander le respect de nos démocraties puisque la motion évoquait que les parlements nationaux ne pourraient pas être associés à la ratification du Mercosur. C’est dans la droite ligne de la politique que nous défendons tous les jours ici avec Céline Imart pour la défense de nos agriculteurs.»

François-Xavier Bellamy dit ne pas craindre qu’un tel vote puisse fracturer le PPE, qui est au cœur de la coalition majoritaire au parlement européen. «Nous sommes totalement engagés au sein du PPE», souligne-t-il. «Nous obtenons des résultats tous les jours sur la simplification normative pour le monde agricole, sur la suppression des contraintes réglementaires pour les entreprises, sur l’immigration, etc. Mais je ne suis pas au PE pour faire entendre la voix de la commission européenne. Je suis là pour faire entendre la voix des Français auprès de la commission européenne.»

Une motion de censure avait déjà été déposée en juillet contre Ursula von der Leyen mais le PPE en général et la délégation française en particulier n’y avaient pas apporté leur concours. «Elle n’était pas fondée sur des arguments valables», explique François-Xavier Bellamy. «De même, nous avons voté aujourd’hui contre la motion de censure qui reprochait à la Commission européenne de ne pas dénoncer un génocide à Gaza. Nous ne votons pas ce genre de motions pour le plaisir, ni de façon automatique.»