Fiscalité
Quels mensonges, pièges et dissimulations faut-il maintenant redouter sur le geste attendu par les maires, sur la question des charges posée par les macronistes ou sur l'électricité ?
L'Opinion - 18 novembre 2024 - Par Rémi Godeau*
Michel Barnier avait promis de « faire beaucoup avec peu ». Or, plus le marathon budgétaire avance, plus le Premier ministre semble céder à ces facilités qui, depuis trop longtemps, mènent la France à la ruine, à force de « trop peu ». Les promesses de tempérance fiscale s’envolent, celles de moindres dépenses aussi. Les appels à la responsabilité disparaissent, emportés par les concessions... démagogiques. L’impuissance gouvernementale se révèle dès que grèves, colères et autres menaces se déclarent. Et la « justice fiscale » se montre sous son vrai visage – le matraquage général.
Le recul sur le gel des retraites est pur clientélisme. Quand le manque à gagner n’est gagé que sur du flou, il devient renoncement. La reculade sur l’assurance-chômage est faiblesse. Lorsqu’elle se transforme en arrangements entre partenaires sociaux, elle devient paresse. Le repli face aux départements est connivence. Compensé pour partie par une hausse des « frais de notaire » dans un pays miné par la crise du logement, il devient démission. Quels mensonges, pièges et dissimulations faut-il maintenant redouter sur le geste attendu par les maires, sur la question des charges posée par les macronistes ou sur l'électricité ?
Dans le contexte politique post-dissolution, Michel Barnier est plus victime que coupable. Les ingénieurs du statu quo et les rentiers de l’Etat providence veillent, sans égard pour une dette qui paralyse l’action publique et des prélèvements obligatoires qui asphyxient l'économie. Malgré les invitations aux compromis et à l’effort, le signal est clair : même acculés à l’action par une situation financière catastrophique, nos élus ne savent pas ou ne veulent pas faire, prisonniers du logiciel de la décroissance à crédit. Une fois passée l’horreur budgétaire de 2025, le « reboot » – autrement dit la rupture – sera impératif.
*Rémi Godeau est un journaliste français, rédacteur en chef de L'Opinion depuis mai 2013 après avoir été rédacteur en chef de L'Est républicain à partir de janvier 2008.
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