Philippe de Villiers. © Anthony Quittot

Entretien

Auteur de Populicide (à paraître le 8 octobre), Philippe de Villiers lance une pétition nationale pour imposer un référendum sur l’immigration. L’ancien ministre dénonce une Ve République « au bord de l’abîme », rongée par l’impuissance politique et la faillite de l’État.

Le JDD - 6 septembre 2025 - Propos recueillis par Geoffroy Lejeune, Thomas Bonnet , Diane de Bourguesdon et Jules Torres

 Le JDD. Quelle crise la France traverse-t-elle aujourd’hui ? Est-ce une crise politique, une crise de régime, une crise civilisationnelle ? Ou tout cela à la fois ?

Philippe de Villiers. Sur l’échelle de Jacob des grandes crises politiques du XXe et du début du XXIe siècle, nous sommes sur le barreau supérieur. Parce que nous vivons le cumul de toutes les crises à la fois. Nous sommes face à une crise financière et budgétaire, une crise économique. Mais aussi une crise politique, puisque le Parlement est livré à une partitocratie impuissante et bavarde. Les politiciens ne font que de la com’, de la politique compassionnelle. C’est une crise démographique, puisque la France vient de connaître pour la première fois de son histoire le croisement des courbes entre les naissances et les décès. Mais ce n’est pas tout.

À cette cascade de crises s’ajoute une crise géopolitique, car chacun voit bien que la France est en train de perdre pied. Ayant sacrifié son indépendance, la voilà privée de son rayonnement. Nous sommes bien loin du temps où de Gaulle parlait du pacte vingt fois séculaire entre la grandeur de la France et la liberté du monde. En vérité, nous traversons une crise de régime. Comme il y en eut tant depuis la Révolution française. Mais celle-ci est peut-être la plus grave. La Ve République est en train de mourir dans les mêmes conditions que la IVe en mai 1958.

En quoi la situation actuelle rappelle-t-elle la IVe République ?

On retrouve les mêmes symptômes : le jeu des partis, les discussions sans fin sur la proportionnelle, les gouvernements éphémères, l’instabilité, la petitesse des horizons, le trafic des plaçous et des maroquins, l’absence de vision, etc. Une classe politique qui a remplacé les visionnaires par des mécaniciens, les stratèges par des tacticiens. Et surtout, le même point commun qu’avec la IVe République : l’incapacité à résoudre le problème vital du moment. Hier l’Algérie, aujourd’hui l’immigration et l’islamisme. Comme la IVe, la Ve agite des éventails en papier crépon pour arrêter les quarantièmes rugissants. Mais j’irai plus loin : il s’agit d’une crise existentielle. Nous sommes au bord de l’abîme. Nous avons perdu le réflexe qui jadis nous sauvait toujours au bord du gouffre : le tronçon de l’épée et la pensée française. Or il n’y a plus ni épée, ni pensée. Pour la première fois depuis Clovis, nous vivons une éclipse de la conscience nationale. À la base comme au sommet, le réflexe n’est plus de défendre la France, de la sauver, encore moins de veiller à sa puissance. Nous avons basculé d’une conception sacrificielle de la politique à une conception hédoniste et consumériste. Les politiciens sont devenus de simples consommateurs de leur pouvoir, et les citoyens sont devenus des consommables.

On ne vous a pas entendu depuis deux mois. Que s’est-il passé cet été ? Quels événements vous semblent les plus révélateurs ?

Vous ne m’avez pas entendu pour une raison simple : contrairement à ce que vous pourriez penser, je n’étais pas en train de jouer à Yu-Gi-Oh !. Pendant que le président Macron s’amusait aux jeux de société, moi j’étais plongé dans une réflexion sur le pronostic vital de la France. J’ai décidé d’écrire un livre qui sera publié le 8 octobre aux éditions Fayard. Il s’intitule Populicide. Pourquoi ce livre ? Parce que je ne veux pas que notre pays meure.

En effet, nous sommes face à un crime perpétré par une gente politicienne échappant au jugement de l’instant. Nous sommes en train de changer de peuplement. Nous sommes en train de changer d’art de vivre. Nous sommes en train de changer de civilisation. Quand on tue un homme, cela s’appelle un homicide. Quand on tue un peuple, cela s’appelle un populicide. Nous y sommes, et on nous le cache. Pour répondre à votre question, je vous propose un zoom rétrospectif des faits marquants de l’été. Prenons les dates principales. Le 31 mai, c’est la finale de la Ligue des champions. Le 21 juin, la Fête de la musique. Les sismologues diraient : la Fête de la musique fut la réplique, au sens sismique, de la finale de la Ligue des champions. À un mois d’intervalle, deux ébranlements inouïs. L’éruption des hordes. Une atmosphère de bacchanale, puis de saturnale. Deux images résument ces soirées. D’abord, une manifestation inédite de tribalisme, de conquête territoriale en plein Paris. Ensuite, ce qu’on a appelé le djihad de la seringue. En réalité, c’est toute une France ubérisée, qui se créolise, qui devient le territoire du Barbaricum.

Au-delà de ces violences, quels autres signaux de l’été révèlent l’état réel du pays ?

Le 28 juillet, dans l’indifférence générale, l’Office anti-stupéfiants (Ofast) publiait son rapport annuel. Que dit-il ? Que le trafic de drogue est désormais une menace existentielle. Les chiffres explosent. Mais le plus inquiétant est ailleurs : dans certains quartiers souverains, les narcotrafiquants assurent aux habitants des services à domicile, des aides financières, des fournitures scolaires, voire les emplettes des personnes âgées. Bref, l’installation d’un véritable service public parallèle, qui supplée les carences de l’État. Tout cela nous rappelle Pablo Escobar et le cartel de Medellin. On s’y croirait. La leçon est claire : elle rejoint l’avertissement lancé par les magistrats de Marseille il y a un an – « Nous sommes en train de perdre la guerre. » Et que fait le pouvoir ? Les ministres, au premier rang desquels celui de l’Intérieur – devenu le premier commentateur de France – parlent de la « mexicanisation » du pays. Mais quand les couteaux jaillissent de partout, il faudrait aussi parler de la tropicalisation de la France. Pauvre France qu’on appelait encore il y a un siècle le « jardin de tempérance ».

« La "souveraineté européenne" chère à Macron est morte »

Vous parlez aussi du poids des juges. Pourquoi considérez-vous qu’il freine l’action politique ?

La décision du Conseil constitutionnel du 7 août en est une illustration spectaculaire : il a censuré une proposition de loi qui allongeait la durée maximale de rétention pour les étrangers dangereux. Quelle est la leçon de cette décision ? Les juges ont pris le pouvoir. Et les Français, eux, ne sont plus protégés. Pourrait-on seulement un instant penser aux victimes ? Cet été, j’ai rencontré Harmonie Comyn, la veuve du gendarme Éric Comyn. Une femme admirable. « L’État français a tué mon mari », répète-t-elle. Et elle crie sa solitude face au mutisme de la classe dirigeante. J’ai aussi rencontré toute la famille de Philippine, tué par un Marocain sous OQTF en septembre 2024. Ce fut un moment d’une rare intensité, une rencontre poignante, bouleversante. Une famille debout, dévastée, inconsolable, mais d’une dignité chevaleresque. La maman de Philippine s’est penchée vers moi et m’a glissé à l’oreille : « Est-ce que vous vous rendez compte, Monsieur de Villiers ? Vous avez vu ce qu’ont fait les juges ? Ils viennent de pulvériser la loi qui allongeait le temps de rétention des OQTF. Pour nous, c’est insupportable. » Elle a raison. Si le délai avait été rallongé à temps, Philippine serait encore en vie. Regardons les faits. Sur 130 000 obligations de quitter le territoire prononcées en un an, seules 11 % ont été exécutées. Voilà où nous en sommes. C’est une honte…

Le 18 août, Donald Trump a réuni les dirigeants européens à Washington. Que dit selon vous cette scène de l’Amérique et de l’Europe ?

Ce sont des images qui marquent un tournant : une séance de téléréalité diplomatique dans le Bureau ovale, avec tous les tyranniculs européens assis en rang d’oignons, quémandant un sourire ou un clin d’œil du maître du monde. Quelques jours plus tôt, Trump avait déjà dicté sa loi… sur un parcours de golf. Et quelle loi ? La soumission. Soumission de l’Europe sur les droits de douane. Obligation d’acheter une énergie trois fois plus chère que celle de la Russie. Soumission enfin à une sorte de service de la gabelle avec l’exigence d’investir des milliards que l’Europe n’a pas, pour servir les intérêts de l’Amérique. Là aussi la leçon est claire : nous sommes sous curatelle américaine. Le 18 août, l’Europe est sortie de l’Histoire. La « souveraineté européenne » chère à Macron est morte. On retiendra cette image grotesque, en salle d’attente, de l’impératrice de la Norme von der Leyen, suivie par le toutou du Touquet. Nous avons transféré notre souveraineté nationale à Bruxelles, et Bruxelles a déposé la sienne aux pieds de l’Oncle Sam. La France vit sous une triple vassalité : européenne, allemande, américaine. Voilà la vérité de cet été brûlant : c’est ce qu’on appelle le réchauffement diplomatique.

Et l’actualité la plus récente confirme que rien ne s’arrange, n’est-ce pas ?

Cette rentrée nous offre une succession d’événements d’une portée métaphorique. À Lyon, un boulanger tué pour une baguette. Dans l’Aude, on danse sur les cendres de la vigne française et des derniers vignerons. Une rave party sauvage de 2 000 teufeurs dure plus de quatre jours sans intervention des forces de l’ordre. Voilà le Tiers état intellectuel des futurs sociologues et professeurs des écoles. La France des intellos précaires de demain. À Marseille, c’est la faillite de la Macronie. Ce qui s’est déroulé là-bas est un miroir kaléidoscopique de ce qui se passe – et de ce qui va se passer – dans toute la France. Une justice incapable d’expulser un homme qui n’avait rien à faire sur notre sol. Une immigration incontrôlée, avec des responsables politiques incapables de prononcer le mot « Schengen » – pourtant central, puisqu’Abdelkader, le Tunisien, est entré grâce à ce visa délivré par l’Italie. Personne n’ose le dire. Ajoutons l’islamisation, puisqu’il criait « Allahu Akbar », et l’insécurité chronique, avec des responsables réduits à courir après les tweets pour se justifier, regretter le chaos. Tous ces hommes politiques me font penser à ce paysan vendéen qui prévenait : « Plus ça va, moins ça va. Si ça continue, faudra que ça cesse. »

Les responsables politiques semblent réduits à commenter l’actualité plutôt qu’à agir…

Oui. Marseille est un symbole capital. Comme l’a très bien dit le député des Bouches-du-Rhône, Franck Allisio : « Si Marseille tombe, la France tombera. » Or Marseille est en train de tomber. Et la France tombera avec elle. Et que fait le président de la République pendant ce temps ? Il joue aux cartes japonaises. Il explique qu’il ne faut pas céder à ce qu’il appelle « la tyrannie du fait divers ». Mais la réalité est là : cet été a consacré la faillite définitive de la Macronie. Avec, en prime, une scène inédite, impensable : le premier violon du Titanic s’est jeté à l’eau sans gilet de sauvetage. Et maintenant qu’il coule à pic, il se retourne vers les solistes du bord pour réclamer une chambre à air.

Pensez-vous qu’il existe encore une voie pour sortir la France – et même l’Occident – de l’impasse actuelle ?

Pour sauver la France, il faut changer la clé de voûte. Dans la Ve République, cette clé de voûte, c’est le chef de l’État. Or il n’y a plus de chef, et il n’y a plus d’État. La priorité est donc claire : il nous faut un nouveau chef de l’État, un marin de gros temps. Depuis des décennies, nos politiciens pratiquent le cabotage – la gestion des affaires courantes, l’art de prolonger les problèmes qu’on sait ne pas vouloir résoudre – plutôt que la haute mer, pour mettre le cap sur le relèvement du bâtiment dont les œuvres vives sont passées sous la ligne de flottaison. Il faudra un chef de l’État doté de deux qualités devenues rarissimes : la lucidité et le courage. La lucidité d’abord, parce que les manettes ne répondent plus : l’État a perdu le contrôle de ses frontières, de ses lois, de ses finances. Nous sommes dans la main des prêteurs étrangers. Le courage ensuite : pour escalader les murs d’eau, et affronter les trois nouvelles féodalités qui ont confisqué la potestas et l’auctoritas. Il faudra accepter d’être mis trois fois au banc d’infamie.

Quand vous parlez de « nouvelles féodalités ». à quoi faites-vous référence ?

La première féodalité, c’est le super-État profond, l’Empire de la norme – cet « empire non impérial de Bruxelles », comme disait Barroso. Il faut reprendre le pouvoir, rapatrier la souveraineté. Il faut sortir de l’Union européenne. Ça va couiner dans les coins. Premier banc d’infamie. Deuxième banc d’infamie : la République des Juges. La tribunicia potestas, comme on disait à Rome, incarnée par la Toge. Il faut reprendre l’auctoritas aux cours suprêmes et mettre fin à une jurisprudence fondée sur une double préférence : l’étranger avant le national, le coupable avant la victime. Troisième féodalité : celle des élites mondialisées qui rêvent de transformer la France en laboratoire planétaire du « paradis diversitaire » – selon l’expression de Mathieu Bock-Côté, le talentueux Québécois de CNews. Il faudra imposer l’immigration zéro et rétablir le principe de l’assimilation. La France, tu l’aimes ou tu la quittes. Troisième banc d’infamie. En vérité, l’urgence est de refaire des Français. Car nous n’avons plus, sur notre sol, un peuple en ses ancrages, mais un peuple « résident », terme qui évoque le tourisme de long séjour. On ne parle plus de la « nation », mais d’un « Hexagone », réduit à un espace de droits individuels. Le peuple résident n’est plus qu’un grouillement informe de deux sortes de voisins de hasard : ceux qui sont là mais ne savent pas d’où ils viennent, et ceux qui savent d’où ils viennent mais qui ne savent pas où ils arrivent.

« Il revient au peuple de corriger les élites dans les urnes »

Comment, concrètement, retrouver notre souveraineté, en particulier sur la question migratoire ?

D’abord, rétablir les frontières. Schengen fut un contretemps historique majeur : il est intervenu au moment du chassé-croisé entre l’implosion démographique au Nord et l’explosion démographique au Sud. Une folie. Il faut donc rétablir les contrôles. Ensuite, restaurer la supériorité du droit national sur le droit européen. Puis refaire la loi française : restreindre le regroupement familial, conditionner l’accès des étrangers aux aides sociales, redonner de la cohérence à notre législation. Enfin, supprimer les pompes aspirantes : abolir l’Aide médicale d’État, renoncer à la loi Asile et migration qui régularise les clandestins pour complaire à la Macronie. Résultat : une ubérisation immigrationniste où la gauche urbaine réclame ses sushis livrés à domicile, pendant qu’un capitalisme sans entrailles mondialise le travail, écrase les salaires et détruit les nations.

Mais comment agir, alors que le politique semble aujourd’hui contraint et impuissant ?

Il est désormais impossible de compter sur la classe politique. Les responsables français ne comprennent plus les problèmes du pays. Rien ne sera fait tant que nous resterons dans l’Union européenne, puisque tout passe désormais par Bruxelles, en matière d’immigration comme pour le reste. La seule solution, c’est de s’appuyer sur ceux qui comprennent : les Français, qui subissent chaque jour le laxisme migratoire, sécuritaire et judiciaire. Quand les élites ne comprennent plus le peuple, il revient au peuple de corriger les élites dans les urnes. Aujourd’hui, il n’existe qu’une voie pour résoudre le problème majeur de la France – l’immigration, qui nous submerge, bouleverse le peuplement et transforme notre civilisation : le référendum. L’enjeu, c’est la survie de la France. Et pour cet enjeu, il faut en appeler au peuple. C’est au président de la République d’organiser ce référendum pour débloquer la situation.

Est-ce, selon vous, la seule issue possible ?

Il y a trois manières de débloquer la situation. La première, c’est la dissolution, pour tenter de dessiner une majorité plus lucide que la précédente. La deuxième, c’est la démission du président de la République, afin de laisser place à un président sacrificiel, qui cesse de jouer aux cartes, qui cesse de chercher la guerre en Ukraine, qui cesse de mettre du persil sous le nez de Poutine, et se consacre enfin à la France. La troisième voie, c’est le référendum. Son avantage décisif, c’est d’envoyer un signe immédiat aux Français : « Je vous ai compris. » Un signe qui reconnaît que leur préoccupation majeure, c’est l’immigration. Car immigration et insécurité vont ensemble. Je rappelle que les tentatives d’homicide explosent : elles atteignent désormais 4 000, contrairement à ce que croit M. Dupond-Moretti. Il faut dire au président : sortez du brainwashing, sortez de l’idéologie Dupond-Moretti, sortez de l’idéologie de la Macronie. Faites un référendum.

Un référendum suffira-t-il vraiment à résoudre les problèmes de la France ?

Aujourd’hui, il y a trois France. Les deux premières appartiennent à la sphère des jeux politiciens : la post-France et l’anti-France. La post-France, c’est la France de l’ubérisation, la France macronienne, mondialisée, la France du business model qui a vocation à devenir un espace diversitaire. Et puis l’anti-France, c’est la France de Mélenchon, la France de la créolisation, celle qui dit : « Il faut changer de peuple. » Macroniens et mélenchoniens se rejoignent sur un point : pour eux, la France est finie. Elle doit devenir un terrain d’expérimentation pour deux utopies concurrentes : l’homme global d’un côté, le Wokistan et l’Islamistan de l’autre. Et puis il y a la troisième France : la France de la tradition, des racines, la France qui veut rester la France. La France des bistrots, la France des beautés secrètes, la France tricolore. Celle qui honore ses anciens, qui pense que ce ne sont pas les vivants qui gouvernent les morts, mais les morts qui gouvernent les vivants. La France du patrimoine. Pardonnez-moi : la France du Puy du Fou.

Comment contraindre Emmanuel Macron à organiser un référendum et à rendre enfin la parole aux Français ?

Le référendum, c’est la pression maximale qu’un peuple peut exercer sur ses dirigeants, car il est difficile d’en contourner le résultat – sauf quand il est bafoué, comme en 2005. Cette trahison reste une blessure nationale. Aujourd’hui, pour exercer cette pression, une arme est à notre disposition : les réseaux sociaux. Ce qui a été fait pour la loi Duplomb doit être refait pour la question migratoire. Cette mobilisation visait à sauver les abeilles, les insectes, les oiseaux, à ne plus empoisonner les hommes, les sols et les animaux. Ce n’était pas rien. Moi, je propose la même chose, mais pour sauver les Français. Les derniers Français. Avant qu’il ne soit trop tard. Pour sauver la France, il faut lancer une grande pétition nationale. Une pétition qui exige du président de la République le droit à l’expression d’un peuple menacé de mort. Le droit de prononcer à nouveau la célèbre supplication : « Encore un instant, Monsieur le Bourreau ! »

Votre appel, c’est donc bien de lancer une pétition nationale pour exiger ce droit de vote ?

Oui. C’est un paradoxe, car je suis d’une génération de l’écrit et je ne suis pas un grand utilisateur des réseaux sociaux. Mais je vois bien leur utilité : nous sommes passés du voisin géographique et affectif au voisin virtuel. Je m’adresse donc à tous les voisins virtuels pour leur dire : recréez un voisinage réel. La fibre des vrais voisins, aujourd’hui, c’est celle qui dit : « Nous avons peur qu’on nous mette dehors. » L’objectif de cette pétition est simple : rassembler un nombre de signataires si massif qu’une gêne s’installe au sommet de l’État et dans la société de connivence. Que le pouvoir comprenne qu’une urgence vitale monte dans l’esprit public et que cette urgence vitale est appelée à devenir le sujet central de la prochaine présidentielle. Cette fois-ci, ils ne pourront plus l’ignorer ou la contourner.

Le lien de la pétition : https://referendum-immigration.com/