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Un tiers des Français souhaitent également voir l’immigration diminuer l’année prochaine, selon une enquête Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro.

Le Figaro - 26 décembre 2025 - Par John Timsit et Service Infographie

 

Comme il est de coutume chaque année entre Noël et la Saint-Sylvestre, l’heure est aux bilans et aux perspectives. Une période charnière, à l’approche du 31 décembre, qui marque la fin d’une année riche en actualités, tant sur le plan intérieur que sur la scène internationale - des sujets suivis par l’opinion avec un intérêt variable. C’est cette rétrospective de 2025 qu’une enquête Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro, publiée ce jeudi, propose de dresser à travers le regard des Français. Sans surprise, l’instabilité politique est l’événement ayant le plus marqué les esprits, citée par 47% des sondés. Du renversement du gouvernement de François Bayrou début septembre à la séquence rocambolesque «démission-reconduction» de Sébastien Lecornu en octobre, en passant par le laborieux marathon budgétaire de l’automne, force est de constater que la rentrée a été riche en rebondissements.

Autant de soubresauts qui contrastent avec la relative stabilité politique d’autrefois - marquée par des alternances et des majorités nettes à l’Assemblée - à laquelle les Français étaient habitués, avant la dissolution ratée de 2024. Sur la deuxième marche du podium des temps forts de l’année, figurent les difficultés liées au pouvoir d’achat (40%), à égalité avec un bouleversement international de taille : le retour de Donald Trump en janvier à la Maison-Blanche, deux mois et demi après sa victoire sur la démocrate Kamala Harris. S’y ajoutent, aux yeux des Français, d’autres secousses géopolitiques : la poursuite de la guerre en Ukraine (33%), que les Occidentaux ne parviennent pas à enrayer malgré d’innombrables tentatives diplomatiques ; et le conflit Israël-Hamas (27%), pour lequel le président américain a réussi à imposer un cessez-le-feu depuis la mi-octobre.

 

Reste que ces deux foyers de tension ont davantage retenu l’attention des Français que d’autres faits saillants, tels que le retentissant cambriolage du Louvre (23%), la commémoration des attentats de 2015 (18%), ou encore l’incarcération de Nicolas Sarkozy (16%), après sa condamnation dans l’affaire du financement présumé libyen de sa campagne de 2007. Le meurtre d’Elias (12%), la victoire du PSG en Ligue des Champions (8%), la mort du pape François couplée à l’élection de son successeur Léon XIV (6%), ainsi que la libération de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal (5%) ferment le classement. Des épisodes dont l’importance accordée varie sensiblement selon la proximité politique des personnes interrogées.

 

Une distinction émerge toutefois : si les événements jugés clés relèvent à la fois de l’actualité nationale et internationale, il en va différemment du côté des figures perçues comme ayant dominé 2025. Une liste où les leaders étrangers ont la part belle. De manière logique, Donald Trump arrive en tête (49%), bien que trois-quarts des sondés (76%) en aient une opinion défavorable - et ce, quelle que soit leur proximité partisane. Derrière lui se trouvent les deux protagonistes de la guerre entre Kiev et Moscou : le président ukrainien Volodymyr Zelensky (35%) et son homologue russe Vladimir Poutine (31%). Suivent le pape (22%), le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou (16%), et la chef du Conseil italien Giorgia Meloni (15%). Parmi les personnalités moins citées, figurent le président argentin Javier Milei (6%) et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen (4%). Côté français, enfin, seuls deux noms tirent leur épingle du jeu : Emmanuel Macron (19%) et Sébastien Lecornu (15%).

 

Cap maintenant sur 2026. À quelques jours de la bascule calendaire, les Français expriment leurs vœux pour la nouvelle année. En tête des souhaits, l’augmentation du pouvoir d’achat (43%) s’impose comme la première attente, juste devant le reflux de l’insécurité et de la délinquance (42%). Un bon tiers des sondés (35%) se prononcent également en faveur d’une réduction de l’immigration. D’autres requêtes économiques suivent, comme la baisse de la pauvreté (31%), celle du niveau des impôts et des taxes (27%), ou encore une meilleure protection de l’industrie et de l’agriculture françaises et européennes (23%). La lutte contre le chômage est, quant à elle, mentionnée par 13% des répondants.

Si la question du pouvoir d’achat fait consensus sur l’ensemble du spectre politique, d’autres aspirations varient selon la sensibilité partisane : la lutte contre la précarité est ainsi mise en avant par les sympathisants de LFI et des écologistes, tandis que la bataille contre l’insécurité arrive en tête chez ceux de Renaissance et du PS. En cohérence avec la ligne de leurs partis respectifs, les électeurs des Républicains et du Rassemblement national insistent, eux, sur les enjeux migratoires.