
Politique
Ce dimanche 7 septembre, le député et patron Renaissance Paris, Sylvain Maillard, présente une centaine de mesures en vue des élections de 2026. Et pose ses conditions pour tout accord avec Rachida Dati ou Pierre-Yves Bournazel.
Le Parisien - 7 septembre 2025 - Par Elie Julien
Des idées, un programme et « ne pas perdre ». L’incarnation attendra. Sylvain Maillard, député et patron des macronistes parisiens, dévoile ce dimanche une centaine de mesures pour la capitale. Depuis deux ans, près de 300 militants Renaissance de la capitale ont planché sur ce qu’ils voulaient pour Paris. Quant au choix du ou de la candidate pour incarner ces idées aux municipales, Sylvain Maillard ajourne à octobre pour une annonce. Si la proximité avec Rachida Dati n’est un secret pour personne, tout n’est pas encore acté.
Renaissance est arrivé troisième aux dernières municipales, comment avez-vous préparé ce nouveau scrutin ?
SYLVAIN MAILLARD. D’abord, on veut dire ce qu’on souhaite pour Paris. L’incarnation doit idéalement traduire ce que vous voulez porter. Mais le fond est important, au-delà du commentaire de ce que fait Anne Hidalgo et autres. Ces 100 mesures reposent sur trois piliers : ville apaisée, rayonnante et résiliente.
Que voulez-vous faire rapidement ?
Une mesure importante sera l’armement de la police municipale. Tous les agents ne sont pas aptes à porter une arme létale. Ceux qui le souhaitent seront formés, en plus de renforcer la vidéosurveillance avec des logiciels d’intelligence artificielle. Il faudra faire évoluer la loi pour cela. Le service de sécurité de la RATP est un exemple : très bien formé, très efficace, hypermobile.
La sécurité n’est pas la seule priorité des Parisiens…
Sur le logement social, nous donnerons la priorité à ceux qui prennent soin des Parisiens. Priorité aux puéricultrices, aux infirmières, aux éboueurs, aux policiers… On a besoin que ces gens restent. Les policiers partent au bout de trois ans. Deux tiers des agents municipaux parisiens n’habitent pas à Paris.
Le parc privé est aussi en crise…
On va être extrêmement durs avec les locations saisonnières type Airbnb. Surtout ceux qui achètent des appartements pour ne faire que de la location. Il faut que les familles puissent habiter à Paris. 53 % des appartements à Paris sont occupés par une personne seule !
La Ville lutte déjà contre ces fraudeurs, avec des contrôleurs…
On va tripler les effectifs. S’il faut 300 personnes, on les mettra. Ce sera une priorité absolue. Ces loueurs qui sont toute l’année sur plusieurs plates-formes empêchent les familles de s’installer. On mettra en place un logiciel de traque qui repère les appartements sur plusieurs plates-formes.
« On veut des plaques minéralogiques pour chaque vélo avec une nouvelle loi »
Les déplacements sont aussi au cœur de la vie des Parisiens, que prévoyez-vous ?
On a une anarchie autour du vélo. Pour y mettre fin, on veut des plaques minéralogiques pour chaque vélo avec une nouvelle loi. Il faut que les cyclistes respectent le Code de la route et les piétons. Cela permettra de verbaliser et sûrement d’enrayer les vols.
Faut-il arrêter de diminuer la place de la voiture à Paris ?
Non, on ne reviendra pas en arrière. 83 % des Parisiens n’ont plus de voiture. C’est le sens de l’histoire. Il faut juste trouve une bonne fluidité, mieux sécuriser certains aménagements (cyclistes).
Comment rendre Paris plus « rayonnant » ?
On n’accepte pas le tirage au sort pour que les petits Parisiens aient une place en conservatoire. Il faut y mettre fin. On facilitera le prêt d’instrument de musique via un outil de location à des sommes modiques.
« Nous donnerons la totalité de la compétence de la propreté aux arrondissements »
D’un point de vue symbolique, vous reprenez les votations citoyennes tant décriées d’Anne Hidalgo ?
Ces votations étaient du gadget ! Nous en mettrons une en place, une fois par an, à date récurrente, avec plusieurs questions intéressantes et plusieurs thèmes pour mobiliser plus que 4 % de Parisiens. S’il y a plus de 50 % de participation, ces mesures seront automatiquement appliquées. Même si c’est une proposition de l’opposition.
Vous semblez avoir le fonctionnement de la Ville dans votre viseur…
Oui, on a un Conseil de Paris chiant et long, dixit les élus. Cela doit être plus efficace, où on parle pour les Parisiens. Pas du conflit à Gaza. L’argent des Parisiens dépensé dans des subventions à travers le monde, cela doit être questionné.
Vous voulez changer de fonctionnement sur les déchets…
Nous donnerons la totalité de la compétence de la propreté aux arrondissements. Ces élus sont les premiers à se faire engueuler quand ce n’est pas propre. Et qu’après ces remontrances, ils ne peuvent qu’envoyer un e-mail. Les mairies doivent pouvoir appeler pour nettoyer directement. On l’a vu pendant les JO, une ville propre reste propre.
Qui portera votre programme ?
On l’annoncera à l’automne. Tout le monde peut être candidat. Il est urgent d’attendre vu la situation nationale. Mais nous voulons avoir des listes dans tous les arrondissements. L’obsession reste de tout faire pour gagner. De mon point de vue, il faut une liste d’union la plus large possible. Ce n’est pas une course de petits chevaux.
Ce devrait être Rachida Dati ?
Ce n’est pas définitivement acté. Nous avons trois options. Il y a aussi la possibilité d’un(e) candidat(e) des rangs de Renaissance, mais aussi des discussions avec Pierre-Yves Bournazel (Horizons). On choisira ce qui permet de plus peser pour la suite et gagner. Il n’y a pas d’ego de notre côté.
En cas d’union, il va falloir négocier pour que vos candidats soient bien placés sur la liste…
Nous n’en sommes qu’aux discussions mais cela fera partie des négociations. Il y aura des places pour tout le monde. Nous viserons certaines mairies. Sinon, nous dresserons notre propre liste. On a terminé troisième des municipales 2020 mais on n’a eu que trois conseillers de Paris… (sur 163).
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