Politique

Partisan de primaires ouvertes à droite pour désigner un candidat unique à la présidentielle, le président de l’Association des maires de France esquisse «une autre méthode» pour unir la droite.

 Le Figaro - 24 juillet 2025 - Avec l'AFP

Le maire de Cannes David Lisnard appelle les formations de droite à se mettre d'accord sur «dix mesures» à porter dans la course à l'Élysée pour «un changement radical», convaincu que le prochain président de la République sera «punk», dans un entretien à l'AFP.

Partisan de primaires ouvertes à droite pour désigner un candidat unique à la présidentielle, proposition qui n'a pour l'instant pas rencontré de succès auprès des présidentiables comme Édouard Philippe ou Bruno Retailleau, le président de l'Association des maires de France (AMF) esquisse «une autre méthode» pour unir la droite. «Dans un spectre assez large allant du centre-droit jusqu'à une droite dure, nous pourrions tomber d'accord sur dix mesures pour redresser le pays», explique David Lisnard qui nourrit lui-même des ambitions élyséennes. 

«Suppression du principe de précaution de la Constitution»

Parmi ces mesures, il cite comme exemple la retraite par capitalisation, «la suppression du principe de précaution de la Constitution et son remplacement par un principe de responsabilité» ou encore un référendum sur l'immigration «pour proposer de sortir de l'étau des jurisprudences européennes et des hautes-cours». «Le tout, c'est qu'une fois au pouvoir, il y ait vraiment une puissance de décision rapide. Il faudra aller vite», soutient le maire de Cannes, encarté chez LR, mais qui dispose de son propre parti Nouvelle énergie.

À ses yeux, cette «méthode» ne passe «pas forcément» par la désignation d'un candidat à l'issue d'une primaire ouverte. Il évoque la possibilité «d'un accord d'équipe autour d'un leader» à même de porter les couleurs de la droite à la présidentielle. «Si on a les dix mesures, dans ce cas-là, on se met d'accord et on voit à la fin comment on départage», soutient-il. «Mais je pense que l'on aura du mal à éviter de faire choisir les gens auxquels on s'adresse».

Brandissant le risque d'un second tour dont la droite serait écartée et qui opposerait le RN Jordan Bardella au LFI Jean-Luc Mélenchon, il donne sa préférence aux primaires ouvertes qu'il souhaite voir organisées «autour du mois de mai» 2026, dans la foulée des municipales de mars. «Il faut zéro ambiguïté sur le contenu des mesures», prévient David Lisnard, pourfendeur du «en même temps» d'Emmanuel Macron qu'il présente comme un «échec». «Le prochain président sera punk !», pronostique-t-il, convaincu que le prochain chef de l'État devra rompre avec le macronisme. «Il faudra un changement radical», assure-t-il, appelant à «arrêter les arrangements de notables».