Politique
L’ancien chef de l’Etat veut prendre publiquement position contre les appels à faire barrage au RN lors des prochaines échéances électorales
L'Opinion - 7 décembre 2025 - Par François-Xavier Bourmaud
Il était craquelé, le voilà qui se fissure. Le front républicain va-t-il s’écrouler ? Dans son Journal d’un prisonnier, écrit pendant son incarcération à la Santé, Nicolas Sarkozy lui porte en tout cas un nouveau coup de pioche. Rapportant un échange téléphonique avec Marine Le Pen, l’ancien président de la République raconte que cette dernière lui aurait demandé s’il comptait s’associer « à un quelconque front républicain », lors de futures échéances électorales. « Ma réponse fut sans ambiguïté, écrit Nicolas Sarkozy. Non, et de surcroît je l’assumerai en prenant le moment venu une position publique sur le sujet ».
« Tout sauf LFI ». A droite, la tentation se propage. En octobre dernier, lors du second tour de la législative partielle dans le Tarn-et-Garonne, Bruno Retailleau avait appelé à ne pas voter pour la candidate socialiste qui affrontait un représentant de l’UDR soutenu par le RN. « Pas une voix pour la gauche », avait demandé le patron des Républicains. La semaine dernière, le patron des députés LR, Laurent Wauquiez, poussait le curseur un peu plus loin en appelant ses adhérents à voter « tout sauf LFI » lors des élections municipales de 2026.
Marine Le Pen attend beaucoup de la prise de position à venir de Nicolas Sarkozy sur le sujet. « Votre voix porte sur l’électorat populaire », lui fait-elle remarquer dans le livre de l’ancien président. Lequel estime aussi que « le chemin de reconstruction de la droite ne pourra passer que par l’esprit de rassemblement le plus large possible, sans exclusive et sans anathème ». Ce n’est pas un appel à l’union des droites mais cela y ressemble. C’est en tout cas ainsi que Bruno Retailleau l’a compris qui, invité dimanche sur BFMTV à réagir à ces propos de Nicolas Sarkozy, a évacué l’idée. « Je ne crois pas en l’union des droites », a-t-il assuré, tout en appelant à une « union des droites par les urnes ». Soit ce qu’avait réussi Nicolas Sarkozy en 2007 en siphonnant l’électorat de Jean-Marie Le Pen.
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