Un drapeau du Parti socialiste flotte pendant une réunion publique d'Anne Hidalgo, candidate PS à l'élection présidentielle de 2022. Le parti a alors enregistré le plus bas résultat de son histoire (1,75 %). [EPA-EFE/CHRISTOPHE PETIT TESSON]

Tribune

En pleine crise politique et financière, notre pays n’a pas besoin d’un socialisme de gouvernement, c’est l’exact contraire.

le FigaroVox - 31 août 2025 - L’éditorial de Vincent Trémolet de Villers*

Un premier ministre socialiste pour nous sortir de la crise politique et financière ? Revient cette rengaine dont les couplets sont connus : détacher le PS de LFI, taxer un peu plus encore les plus fortunés, annihiler le pouvoir de nuisance du Rassemblement national. Le projet de budget présenté ce week-end à Blois en fait la preuve : il n’est pas nécessaire d’être Insoumis pour penser l’économie comme Jean-Luc Mélenchon. Même absent, c’est lui qui donne le cap et, au moment des élections, qui forge les alliances…

Faut-il rappeler que les grandes dates du déclassement français sont toutes socialistes ? Mitterrand et la retraite à 60 ans, Jospin et les 35 heures, François Hollande et la fin de la politique familiale, début de notre déclin démographique qui menace directement l’équilibre de notre système social. Un mauvais esprit pourrait voir dans le « quoi qu’il en coûte » d’Emmanuel Macron une application grandeur nature du salaire universel rêvé par Benoît Hamon… 

Le socialisme, rappelons-le, est un nain électoral, mais, dans les sphères du pouvoir, c’est un géant. Socialiste, la présidence du Conseil constitutionnel ; socialiste, la présidence de la Cour des comptes ; socialiste, la présidence de la section du contentieux du Conseil d’État ; socialiste, la présidence de l’Arcom ; socialistes, les nominations discrètes et multiples des hauts fonctionnaires aux postes clés de l’administration. Socialiste, notre ministre de l’Économie ; bêtement socialiste, Élisabeth Borne, qui, quand l’école s’effondre, veut réécrire en « cellezeceux » le fronton du Panthéon. Socialiste, la logique qui domine, de Jean-Luc Mélenchon à Marine Le Pen (en passant par un large parti du « socle commun »), d’un État maître absolu de la taxe, de la norme et de la subvention. Aucun esprit sensé ne demanderait à une entreprise de forage de boucher un trou, à un pyromane de prendre la tête des sapeurs-pompiers. Notre pays n’a pas besoin d’un socialisme de gouvernement, c’est l’exact contraire. Il a besoin dans les semaines et les années qui viennent - et c’est la responsabilité historique de la droite - d’un gouvernement dont le socialisme, ce mal français, serait enfin absent.

*Directeur délégué à la rédaction