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Edito

La droite, qui a trop souvent changé de nom ces dernières années, doit rester elle-même : intraitable sur les sujets régaliens et imbattable sur le fonctionnement de l’économie.

Le Figaro - 10 décembre 2025 - Par Yves Thréard

 

Dire que certains redoutent que la droite glisse vers l’extrême droite ! Ces dernières heures ont pourtant montré un dangereux dérapage vers la gauche. Grâce à dix-huit de ses cinquante députés, elle n’a pas seulement sauvé le soldat Lecornu. Elle a, aussi et surtout, donné à la France un budget socialiste de la Sécurité sociale : coûteux, ni fait ni à faire à l’heure où il est impératif de réaliser des économies. Avec, qui plus est, un noyau dur qui ne passe pas : la suspension de la réforme des retraites.

Soixante-dix ans après « la droite la plus bête du monde », chère à Guy Mollet, la droite n’importe quoi est à l’œuvre. À l’arrivée de Macron, en 2017, elle faisait sa mauvaise tête face à des mesures qu’elle aurait dû encourager : suppression d’une partie de l’ISF, prélèvement unique sur les dividendes, réforme du code du travail… À l’approche du départ du président de la République, elle se met à accepter l’inacceptable ! Elle marche sur la tête. Comprenne qui pourra…

Autorité et liberté

Nombre des députés qui ont voté en faveur de ce budget ont sans doute eu peur du vide. La perspective d’une dissolution aurait-elle mis leurs convictions en sommeil ? Il est vrai que la guerre qui oppose Laurent Wauquiez à Bruno Retailleau ne facilite pas les choses. À quel saint se vouer ? Celui qui dit oui quand l’autre dit non, ou le contraire ? Au cœur du maelström dans lequel la droite est plongée, s’ajoute cette question lancinante : faut-il faire alliance avec le tandem Le Pen-Bardella ou chercher l’union par le bas, par les électeurs ? Nicolas Sarkozy, qui l’avait emporté dans les urnes grâce à la seconde option en 2007, estime aujourd’hui que l’urgence est de surmonter les divisions face à la gauche.

La droite – qui a trop souvent changé de nom ces dernières années, preuve de son manque d’assurance – doit rester elle-même : intraitable sur les sujets régaliens, où elle ne doit pas se laisser intimider par les esprits politiquement corrects ; imbattable pour faire tourner l’économie, avec l’exigence de tenir les finances publiques. Bref, conjuguer autorité et liberté… Droite, relève-toi, s’il est encore temps !