Le député MoDem Jean-Louis Bourlanges dans son bureau a l'Assemblée nationale, à Paris. © Elodie Grégoire

Politique

Dans un communiqué au vitriol, le parlementaire des Hauts-de-Seine juge la stratégie du maire de Pau «politiquement inepte» et «moralement dégradante», après son refus d’entrer au gouvernement.

Le Figaro - 8 février 2024 - Par Célestine Gentilhomme

Le torchon brûle entre François Bayrou et ses troupes, après le refus du maire de Pau (Pyrénées-Atlantiques) d’entrer au gouvernement. «Le MoDem est en pleine incohérence. François Bayrou a décidé sans aucune concertation d’afficher un désaccord de fond avec la majorité présidentielle», a tonné Jean-Louis Bourlanges, l’un des poids lourds du MoDem, dans un communiqué publié ce jeudi matin sur X.

François Bayrou n’avait prévenu qu’une poignée d’intimes avant son coup de tonnerre à l’AFP en début de soirée, actant l’impossibilité de trouver un «accord profond sur la politique à suivre» et son refus d’intégrer le gouvernement. Depuis sa relaxe dans l’affaire des assistants parlementaires, lundi, le Haut-Commissaire au Plan était au cœur d’intenses tractations pour étoffer la liste des ministres. «Si nous n’étions vraiment pas satisfaits de la place qui nous était proposée, il eût été envisageable de pratiquer le soutien sans participation. Nous sommes en train de choisir l’inverse : la participation sans le soutien», a épinglé Jean-Louis Bourlanges, alors que les centristes ne disposent que d’un seul poste au gouvernement avec Marc Fesneau au ministère de l’Agriculture.

La stratégie adoptée par l’allié historique d’Emmanuel Macron «revient à affaiblir dangereusement notre camp tout en nous discréditant nous-mêmes», a poursuivi le député MoDem des Hauts-de-Seine. Avant d’asséner : «C’est politiquement inepte et moralement dégradant.» Mercredi soir, François Bayrou a tenté de justifier sa décision surprise devant ses troupes, dénonçant la «démarche d’humiliation» dont il se dit victime. Lui qui ne fait pas mystère de ses réserves sur la droitisation de l’exécutif, n’hésitant pas à le qualifier de «gouvernement RPR».

Face au risque d’une crise ouverte au MoDem, qui compte 51 députés, l’ex-garde des Sceaux a bien tenté de calmer le jeu ce jeudi sur Franceinfo. «Oui nous sommes membres à part entière de la majorité qui veut reconstruire le pays», a-t-il assuré, balayant une possible implosion du camp présidentiel.