Immigration

Parallèlement aux négociations en cours à Matignon, Éric Ciotti, Bruno Retailleau et Olivier Marleix estiment que seul le projet global qu’ils défendent peut permettre de mener une politique migratoire véritablement efficace.

Le Figaro - 14 décembre 2023 - Par Emmanuel Galiero et Claire Conruyt

Les négociations ne se limitent pas à Matignon. Dans une lettre adressée à l’Élysée ce jeudi 14 décembre, le patron de la droite, Éric Ciotti, et les chefs de file des députés et des sénateurs LR, Olivier Marleix et Bruno Retailleau, pressent «solennellement» Emmanuel Macron d’engager «une ambitieuse révision constitutionnelle pour mieux armer juridiquement notre nation face au défi migratoire». Au moment où les discussions entre la droite et l’exécutif s’accélèrent sur le projet de loi immigration, ce courrier, consulté par Le Figaro, est accompagné de deux pièces jointes. La première illustre - par l’exemple d’une décision du juge des référés - la nécessité d’agir en matière d’expulsion ; et la seconde rappelle la proposition de loi constitutionnelle portée par LR lors de sa niche du 7 décembre à l’Assemblée, et «rejetée par les députés de (la) majorité relative, alliés aux députés de la gauche radicalisée». Ce, alors qu’il s’agissait d’œuvrer «à la souveraineté de la France, à la nationalité, à l’immigration et à l’asile»

Depuis que Les Républicains ont présenté en grande pompe un projet ficelé au printemps dernier, la droite considère que son plan est le seul moyen pour «notre pays de reprendre pleinement le contrôle de notre politique migratoire». «Sans révision de notre Constitution, les verrous juridiques qui nous réduisent aujourd’hui à l’impuissance demeureront et continueront de condamner à l’inefficacité toute politique migratoire de fermeté», insistent-ils dans leur courrier au président de la République.

«Sans révision, les verrous juridiques demeureront»

La missive est aussi une occasion pour LR de rappeler ses points de vigilance face à l’exécutif, avant la commission mixe paritaire de lundi prochain : «plafonds migratoires contraignants» ; «immigration régulière choisie et régulée sous le contrôle annuel» du Parlement ; demandes d’asile étudiées aux frontières de l’Union européenne et de la France... Et enfin, inscription dans la Constitution d’un «principe simple et de bon sens» : «Tout étranger qui représente une menace pour la sécurité publique doit être éloigné du territoire national».

Pour conclure, Les Républicains rappellent leur souhait de voir adoptée la «version (de la loi immigration) votée par le Sénat». Tout en faisant observer que même ce texte «ne permettra pas de reprendre complètement le contrôle» de l’immigration.

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