Sylvain Maillard, patron de Renaissance à Paris. Stephane Le Tellec/ABACA

Politique

Municipales de 2026, Sylvain Maillard... Les indiscrétions du Figaro Magazine

Le Figaro Magazine, par Carl Meeus

La candidature de Rachida Dati à Paris en 2026, dans le nouveau contexte de son appartenance au gouvernement, a provoqué de nombreux remous, et pas seulement chez les Républicains. À Renaissance, le parti du président, les réactions ont été pour le moins mitigées. La campagne de 2020, où les deux camps se sont affrontés, a laissé des traces. Sylvain Maillard, le patron de Renaissance à Paris doit apaiser les tensions et rappelle la règle du jeu fixée par son mouvement: le candidat à Paris aux municipales de 2026 sera désigné par un vote des militants. Aujourd’hui, ils sont 3000 à jour de cotisation. Et chacun sait que, à l’aube d’une campagne interne, ce nombre augmente rapidement.

Dans ces conditions, Rachida Dati acceptera-t-elle de se soumettre à une primaire? En tout cas, si elle veut le soutien du mouvement, elle va devoir faire un pas dans sa direction. Comme le rappelle Sylvain Maillard, «la majorité présidentielle aura un candidat à Paris en 2026. À un moment, il faut une preuve d’amour.» Faire partie de la famille en serait une… À Rachida Dati de dire si elle est prête à franchir le Rubicon. Sachant qu’Éric Ciotti a annoncé qu’il y aurait aussi un candidat LR à Paris et que Pierre-Yves Bournazel s’est lancé au nom d’Horizons, le parti d’Édouard Philippe.

Si tous se mettent sur la ligne de départ, ils savent qu’ils auront très peu de chances de prendre l’Hôtel de Ville. Même avec le changement de mode de scrutin qui se profile et devrait remettre Paris, Lyon et Marseille dans le droit commun en supprimant le vote par arrondissement ou secteur pour l’élection du maire. Sylvain Maillard, député de Paris, va porter le texte au Parlement dans les prochains jours. À droite, beaucoup espèrent que cette modification permettra de changer la couleur politique de la capitale. Le mythe d’un Philippe Séguin battu par Bertrand Delanoë alors qu’il était majoritaire en voix en 2001 est brandi à chaque occasion pour justifier de la nécessité d’une modification du mode de scrutin.

Nécessaire union des opposants

Mais en réalité, en 2001, il fallait additionner les voix de Philippe Séguin et celles de Jean Tiberi pour arriver à ce résultat, et encore seulement au premier tour! Le premier a obtenu 159.279 suffrages et le second 86.147. Soit 245.426 électeurs contre 193.726 pour Bertrand Delanoë. Mais en additionnant les voix des écologistes (76.441), l’élu socialiste repasse devant (270.167). Et au second tour, même en additionnant les voix des frères ennemis de la droite (305.988), Bertrand Delanoë aurait été élu (313 075). En 2014, Nathalie Kosciusko-Morizet avait aussi obtenu plus de voix au premier tour, sans être capable de devancer Anne Hidalgo au second (305.681 contre 252.512). En revanche, en 2020, Rachida Dati n’avait pas réussi à dépasser la maire sortante en nombre de voix. Même en additionnant son score au second tour à celui d’Agnès Buzyn, tête de liste de la majorité présidentielle, et à celui du dissident Cédric Villani.

Le changement de mode de scrutin ne suffira donc pas à lui seul à remporter l’Hôtel de Ville. Il va falloir l’union des opposants et convaincre les habitants de l’Ouest parisien, partis s’inscrire sur les listes électorales de leur résidence secondaire, de revenir voter dans la capitale en leur disant qu’en 2026, grâce au changement, leur voix comptera désormais pour reconquérir la mairie de Paris.