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Le problème n’est pas la gouvernance européenne, mais la dérive illibérale des autres grands empires. De la part de la Chine, rien d’étonnant, de la part de la Russie non plus. Mais c’est aux Etats-Unis que la pratique du pouvoir d’un Trump II est la plus problématique
L'Opinion - 9 avril 2025 - Par nicolas Beytout
Vingt-quatre heures pour décider, vingt-quatre heures pour appliquer : le moins qu’on puisse dire est que la main de Xi Jinping, le dirigeant chinois, n’a pas tremblé lorsqu’il a fallu riposter aux agressions commerciales lancées par Donald Trump. Lequel avait bousculé les règles de fonctionnement de l’Etat fédéral pour annoncer en urgence et pour application immédiate la flambée des taxes douanières.
L’Europe, elle, s’apprête à mettre en place, après plusieurs semaines d’études, une première réplique commerciale aux sanctions américaines sur un secteur limité à l’acier et l’aluminium. Un décalage évidemment très difficile à admettre, tant il donne l’impression de faiblesse, de désunion, d’hésitation face à la déferlante américaine. Mais un décalage inévitable, dès lors que l’on veut conserver le fonctionnement démocratique d’une Union entre vingt-sept pays.
En réalité, le problème n’est pas la gouvernance européenne, mais la dérive illibérale des autres grands empires. De la part de la Chine, rien d’étonnant, de la part de la Russie non plus. Mais c’est aux Etats-Unis que la pratique du pouvoir d’un Trump II est la plus problématique. Elle crée une distorsion profonde et un déficit d’efficacité entre ces trois pays-continents et le kaléidoscope européen. Une fois la fièvre retombée (ça viendra !), l’Europe serait bien inspirée de se doter en tous points de process ultra-simplifiés, sorte de fast-track pour se mettre en phase avec ce nouveau monde.
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