Editorial

Les violents incidents qui ont marqué le défilé du 1er mai à Paris et, surtout, les réactions de Marine Tondelier ou des perroquets de LFI, démontrent une nouvelle fois l’égarement angoissant des zélateurs de la radicalité.

Le Journal.info - 2 mai 2025 - Par Laurent Joffrin

Une foule de black blocs, manifestement renforcée par des activistes propalestiniens, s’en prend violemment au Parti socialiste au cours de la manifestation du 1er mai. Insultes, jets de projectiles, cris antisémites et plusieurs blessés au bout du compte : tout y passe, y compris une agression ad hominem qui oblige Jérôme Guedj, visé parce que juif, à s’écarter du cortège avec un calme et une dignité qui forcent l’admiration. Voilà où en est la gauche radicale dans la France d’aujourd’hui, qui réserve ses coups à un parti de gauche, plutôt que de s’inquiéter de la montée continue d’un nationalisme autoritaire auquel elle ne cesse de fournir des arguments.

Mais le pire n’est pas là : celui-ci apparaît, dans un élan de lâcheté, à travers les propos de Marine Tondelier, censée s’occuper d’écologie et qui n’a d’autre rôle que celui d’agent d’influence de LFI et de la gauche radicale, rôle subreptice grâce auquel elle espère sauver quelques sièges pour son parti croupion. « Y a-t-il un antisémitisme d’extrême-gauche ? », lui demande Yves Calvi. « Je refuse de répondre à cette question », répond la veste verte, alors que l’antisémitisme en question se voit comme le nez au milieu de la figure. Et d’invoquer des arguments byzantins qui reviennent à accuser Guedj… de l’avoir bien cherché. Lamentable esquive, scandaleuse insinuation, qui discrédite définitivement la supplétive de Jean-Luc Mélenchon, déjà plombée par ses louvoiements méprisables dans l’affaire Bayou.

« Tout le monde déteste le PS », scandaient les agresseurs des militants socialistes, lesquels étaient venus participer à ce défilé de défense des droits des travailleurs dans le monde. C’est bien vrai, au fond. Au sein de cette gauche shootée au sectarisme, tout le monde déteste ce Parti socialiste qui est le seul, pour avoir gouverné la France plusieurs fois, à avoir mis en œuvre les réformes qui ont précisément amélioré la vie des travailleurs. Horresco referens : la gauche réformiste qu’on aime tant haïr a agi concrètement pour les plus démunis, tandis que la gauche radicale tenait son rôle habituel de mouche du coche. Les réformistes font des réformes, les révolutionnaires parlent de la révolution…

Et il en est toujours pour caresser le rêve d’une oxymorique union de la gauche avec les fanatiques de la radicalité. Complexés, culpabilisés, ces esprits faibles cherchent à se faire pardonner des crimes imaginaires pour gagner l’onction des zélotes de « la vraie gauche ». Alors qu’il leur suffirait d’être eux-mêmes, de défendre leur action au pouvoir et de mettre en exergue leurs idées et leurs propositions sans se soucier du qu’en dira-t-on mélenchoniste, pour regagner progressivement l’audience des électeurs, comme avait su le faire un Raphaël Glucksmann pendant les élections européennes. Socialistes, soyez vous-mêmes !